Nairobi 9 février 2016 – (CEA):  La 20ème session du Comité Intergouvernemental d’Experts (CIE) du Bureau pour l’Afrique de l’est de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) qui se tient à Nairobi du 8 au 11 Février 2016 discute des questions clés et des défis relatifs au développement économique et social dans la région.
Depuis une décennie environ, l'Afrique a atteint des niveaux de croissance significatifs, du moins en termes de PIB. L'Afrique de l’est a été l’une des régions les plus performantes du continent. La récente chute spectaculaire du prix des matières premières dévoilé les limitations d'une croissance basée sur un prix élevé des matières premières. C'est particulièrement le cas pour les pays exportateurs riches en ressources sur le continent. Heureusement, dit Antonio Pedro, le Directeur de la CEA en Afrique de l’est, l'histoire de la croissance en Afrique de l’est ne peut être expliquée uniquement par des prix de matières premières élevés.
« Au contraire, les dépenses croissantes des ménages attribuables à la croissance démographique, une urbanisation rapide et une classe moyenne florissante ainsi qu’une augmentation du pouvoir d'achat, un secteur tertiaire performant et des investissements croissants dans l'infrastructure qui ont été des leviers de croissance déterminants dans beaucoup de nos pays » a dit Pedro.
Mais, l'état général de l'économie mondiale avec le rôle important qu’a joué le ralentissement de l’économie chinoise aura certainement un impact sur les perspectives de croissance de la région. Pedro explique que l'Afrique de l’est est donc à un point décisif concernant le choix du (des) modèle(s) de croissance qui permettra de réduire son exposition aux chocs externes et produira un développement résilient, large et la transformation structurelle dans la région.
La réunion du CIE réunit des hauts cadres des gouvernements des quatorze pays que couvre le Bureau ainsi que les Communautés Economiques Régionales, des partenaires de développement, des centres de recherche, des professionnels des médias, le secteur privé et les organisations de la société civile opérant dans la région. La réunion portera sur: « Institutions, Décentralisation et Transformation Structurelle en Afrique de l’est ».
Parmi les thèmes abordés, la réunion examine le rôle des institutions dans la promotion de la transformation structurelle et une croissance équitable en Afrique de l’est. La question qui doit être posée est quels sont les facteurs fondamentaux qui permettront d’arriver à cette transformation ?
Il ne fait aucun doute que les institutions sont fondamentales pour le changement transformationnel et pour construire une région cohésive, résiliente, compétitive et transformée Il ne s’agit pas seulement des structures organisationnelles, mais aussi les règles formelles (constitutions, lois, droits de propriété, contrats, etc.) et les normes informelles, coutumes, croyances, traditions, routines, pratiques, et les codes de conduite qui gouvernent les interactions politiques, sociales et économiques ; façonnent les comportements ; conditionnent les attentes sociales ; structurent la conception et le contenu des décisions ; motivent le changement et déterminent les résultats en termes de développement.
« Aujourd’hui, notre région a besoin d’une croissance inclusive où aucune catégorie sociale, genre ou âge n’est laissé pour compte » insiste Pedro. Il ajoute que cela nécessite la création des plateformes et procédures nécessaires pour s’assurer que nous exploitons au maximum le potentiel et l’énergie créative de tous nos citoyens, y compris les femmes et la jeunesse. C’est également vital de faire face à l’inégalité et l’iniquité géographique pour construire des nations socialement cohésive. La décentralisation est un prérequis pour atteindre cet objectif. Nous ne parlons pas seulement d’un processus linéaire de transfert de pouvoir des juridictions nationales à celles sous-nationales, mais un instrument efficace pour autonomiser les institutions locales comme principaux pilotes de leur propre développement.
Pedro note que nous devrions nous éloigner des sociétés fortement centralisées pour emprunter des voies de développement où dirigeants et partisans, les gouvernés et les gouvernants coexistent en symbiose dans un écosystème toujours dynamique, unis par une vision de prospérité partagée et un contrat solide pour le changement transformationnel.
« Par conséquent, discuter du lien entre institutions et processus de décentralisation ainsi que de leur rôle dans la promotion ou l’entrave de la transformation structurelle dans notre région, vient à point nommé » conclut-il.
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Département de communication
Commission économique pour l’Afrique ; Bureau sous-régional pour l’Afrique de l’est