Addis-Abeba, Éthiopie, le 13 mai 2018 (CEA) – L’Afrique doit voir les choses en grand et agir dès maintenant alors qu’elle cherche à développer des infrastructures résilientes aux changements climatiques et à combler son énorme déficit en infrastructure, déclare ce dimanche, la Directrice de la Division des initiatives spéciales de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Fatima Denton.
S’exprimant à la fin d’un évènement de haut niveau où les ministres et hauts fonctionnaires éthiopiens, ghanéens, tchadiens et sénégalais partagent leurs expériences sur les efforts déployés par leurs pays respectifs pour mobiliser des ressources publiques limitées afin de mobiliser des ressources nationales pour le développement d’infrastructures résilientes au changement climatique, Mme Denton ajoute que l’Afrique recherche une transformation audacieuse qui exige de toutes les parties prenantes qu’elles pensent et agissent en grand.
L’évènement portait sur l’économie verte inclusive et la transformation structurelle en Afrique et se tenait sous le thème « Tirer parti des ressources nationales afin de moderniser les infrastructures de l’Afrique pour des économies résilientes ».
« Il est important que nos plans de développement nationaux soient alignés sur l’ambition des économies résilientes et des infrastructures vertes. De plusieurs façons, nous disons que ce n’est pas une chose sur laquelle nous pouvons nous échelonner. Cela doit être planifié », déclare Mme Denton en concluant l’évènement.
Les intervenants ont convenu que le déficit majeur des infrastructures du continent donnait aux pays l’occasion d’adopter une nouvelle approche économique intelligente face au climat pour le futur et construire des infrastructures de qualité qui soient économes en ressources et résilientes aux catastrophes naturelles.
Dans sa présentation, le Ministre éthiopien de l’irrigation d’eau et de l’électricité, Seleshi Bekele, dit que l’Afrique a besoin d’une énergie moderne pour soutenir sa croissance et sa prospérité.
« L’Afrique est en effet la dernière frontière du développement majeur et peut être assainie car elle est dotée d’énergies renouvelables telles que l’énergie solaire, éolienne, hydraulique et géothermique », informe M. Bekele.
Il partage des exemples de la façon dont l’Éthiopie parvient à financer ses projets d’infrastructures à partir de ressources nationales, en particulier le barrage de la Renaissance en construction en Éthiopie, qui devrait générer plus de 6 000 MW d’énergie par an.
Le ministre déclare que le barrage est entièrement financé par le gouvernement et le peuple éthiopiens.
« Nous savons que nous avons des contraintes et n’avons pas toutes les réponses, mais nous allons de l’avant avec ces types d’idées transformatrices dans de nombreux secteurs », indique-t-il
National
Le ministre ghanéen des Finances, Ken Ofori-Atta, déclare que la campagne « Au-delà de l’aide au Ghana » inspire le pays à mobiliser des ressources nationales pour financer le développement de ses infrastructures.
Il dit que le pays étudie comment il peut verdir ses infrastructures, en particulier son système hydro-électrique qui a été construit en 1960 par le père fondateur, Nkwame Nkrumah.
« Je pense qu’il est temps pour l’Afrique de penser vraiment au-delà de ses besoins actuels », mentionne M. Ofori-Atta.
Cheikh Dieng du Sénégal et Gervais Meatchi du Togo, respectivement Directeurs des Ministères de l’environnement et de la planification du développement, évoquent les projets d’infrastructures massifs que leurs pays sont en train d’entreprendre et comment ils veillent à ce que ces progrès aient un effet écologique.
Timothy Afful-Koomson, Responsable des finances du climat à la Banque africaine de développement, souligne l’importance pour l’Afrique d’intégrer le changement climatique dans la planification et la conception de ses nouvelles infrastructures.
Selon lui, les infrastructures de protection contre les changements climatiques constituent une opportunité rentable pour le continent à long terme, ajoutant qu’il est temps pour l’Afrique de « passer de la normative à l’action ».
M. Afful-Koomson, qui parle des projets de la BAD pour aider l’Afrique à construire des infrastructures résilientes au climat, déclare que le manque de protocoles normalisés et de spécifications techniques ou de codes pour des infrastructures vertes, doit être abordé.
Rashid Ali Abdalla de la Commission de l’Union africaine dit qu’il « est important que l’Afrique développe et mette en œuvre des stratégies et des cadres pour garantir que les investissements dans les infrastructures soient non seulement économiquement viables, mais aussi résistants au changement climatique ».
« La protection contre les changements climatiques des infrastructures actuelles et futures en Afrique est cruciale et, même si elle ajoute des coûts économiques importants à nos objectifs de développement, elle constitue une opportunité rentable à long terme, garantissant également des avantages environnementaux et sociaux ».
Les autres domaines abordés par les experts comprennent les partenariats public-privé ; éviter les émissions ; le risque climatique ; les technologies, l’expertise et les connaissances nécessaires aux infrastructures vertes de l’Afrique.
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