Des données actuelles, fiables et sûrs sont essentielles à la croissance et au développement de l’Afrique, déclare Chinganya de la CEA

Addis-Abeba, Éthiopie, le 22 octobre 2020 (CEA) - Le Forum virtuel des Nations Unies sur les données mondiales s’est terminé ce mercredi avec le Directeur du Centre africain pour la statistique, de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Oliver Chinganya, soulignant l’importance de données pour garantir que l’Afrique ne laisse personne pour compte dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et celle de l’Agenda 2063, les modèles de développement du continent.

S’exprimant sur un panel discutant du thème, « Trouver un équilibre entre les données et la protection des données : Apprendre des expériences africaines », M. Chinganya déclare qu’établir la confiance dans un domaine jonché de nombreux acteurs est difficile mais essentiel si elle doit être utilisée pour libérer le plein potentiel de l’Afrique grâce à l’élaboration de politiques factuelles qui changeront la vie des gens à la base.

Il souligne l’importance de protéger la sécurité des données, d’investir dans des infrastructures de données de qualité et de pratiquer une bonne gouvernance pour s’assurer de la mise en place des lois et réglementations dans les États membres afin de réglementer la collecte, la gestion et l’utilisation des chiffres.

« Tout le monde convient que les données sont importantes et ont une valeur. C’est comme une devise. Elle vaut de l’or. D’autres même l’appellent le nouveau pétrole. C’est simplement un atout », affirme M. Chinganya. « Tout le monde s’intéresse aux données et nous devons donc avoir des règles sur la façon dont elles sont gérées et utilisées par tout le monde pour profiter à tout le monde ».

Il dit que c’est la raison pour laquelle les Principes fondamentaux des Nations Unies sur les statistiques officielles sont en place, ainsi que les lois statistiques et le code d’éthique statistique, et en Afrique en particulier, la Charte africaine des statistiques pour éviter les abus.

M. Chinganya souligne que le paysage statistique est l’un des domaines les plus peuplés avec de nombreux acteurs mais, ajoute que le bureau national de statistique reste l’autorité en matière de statistiques officielles.

Il dit qu’il est encourageant de voir que la plupart des pays africains ont maintenant des lois de protection des données.

« L’économie des données est diversifiée et dynamique. Les exigences en matière de données sont illimitées et la plupart des données ne sont pas conformes aux standards et normes statistiques officielles », déclare M. Chinganya, ajoutant que des approches adaptatives sont nécessaires en conséquence.

La CEA, en partenariat avec des organisations telles que la Commission de l’Union africaine et d’autres, fournit des services consultatifs aux pays pour réviser leurs lois.

Par le biais du Centre d’excellence numérique, la CEA soutient les États membres dans la conception et la mise en œuvre de stratégies nationales de transformation numérique inclusives en adhérant aux principes et aux cadres inscrits dans la stratégie continentale de transformation numérique approuvée par le Sommet des chefs d’État de l’Union africaine en février 2020.

M. Chinganya déclare que la CEA continue d’apporter son aide aux pays africains dans le renforcement de capacités en matière de gouvernance des données, y compris d’élaboration de feuilles de route statistiques et de Stratégies nationales pour le développement des statistiques (SNDS), qui sont alignées sur les plans de développement nationaux et les processus budgétaires.

« La CEA et d’autres organisations régionales et internationales ont un rôle important à jouer dans l’établissement de normes et le soutien aux gouvernements », ajoute-t-il.

Irũngũ Houghton, directeur exécutif d'Amnesty International Kenya, faisait également partie du panel. Il a partagé l’expérience kényane du recensement national de la population et des logements de 2019 et a exploré la question de savoir quand la saisie des données enfreint les droits des citoyens.

Il fait remarquer qu’avec l’adoption de la Loi de 2019 sur la protection des données, il y a de nouvelles frontières pour promouvoir une politique axée sur les données aussi bien que le droit des citoyens à la vie privée.

Les panélistes conviennent que la pandémie de COVID-19 a mis en évidence l’importance croissante des données pour sauver des vies et permettre à l’Afrique de mieux se relancer.

Le panel se tenait alors que le monde célébrait la Journée mondiale de la statistique sous le thème, « Connecter le monde avec des données fiables ». La journée met l’accent sur l’importance de l’authenticité et de la crédibilité des données.

 

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