Des conditions d’emprunt favorables sont nécessaires pour une meilleure gestion de la dette africaine, dit le Rapport de la CEA

Marrakech, Maroc, le 23 mars 2019 - Les pays africains doivent opter pour emprunter dans des conditions plus favorables et rééquilibrer leur cadre de politique budgétaire afin de mieux gérer leur dette, déclare la Commission économique pour l'Afrique (CEA).

Dans son Rapport économique sur l’Afrique de 2019 (ERA) publié, aujourd’hui, à Marrakech, au Maroc, la Commission dit qu’un meilleur plan de gestion de la dette renforcera la stabilité macroéconomique et les politiques axées sur la réalisation du développement durable.

Le Rapport, dont le thème, « Politique budgétaire pour financer le développement durable en Afrique », souligne également la sagesse des pays qui financent leurs déficits sur les marchés des changes nationaux en émettant des obligations financières avec la maturité la plus longue possible.

En effet, la dette en monnaie nationale présente l’avantage d’être « couverte » par les actifs et revenus de l’État dans la devise du pays, par opposition aux actifs en devises de l’État, qui sont constitués dans une large mesure de leurs réserves en devises.

« Les réserves de change peuvent être suffisantes pour gérer les engagements actuels concernant la dette extérieure totale (privée et publique), mais pas assez en cas de fuite de capitaux ou de besoin de refinancement de la dette à court terme », indique le Rapport.

Notant que le niveau de la dette publique sur le continent s’élève à 59,1% du Produit intérieur brut (PIB) en 2017, le Rapport indique que de nombreux pays africains sont désormais vulnérables en raison des niveaux élevés, avec un nombre croissant de pays « menacés de surendettement ».

Cinq pays - le Tchad, le Mozambique, le Soudan du Sud, le Soudan et le Zimbabwe - sont déjà surendettés, contre seulement le Tchad et la Gambie en 2017, indique le Rapport.

La détérioration des finances des gouvernements africains et la pression exercée sur la liquidité financière internationale menacent l’équilibre budgétaire et la viabilité de la dette de ces gouvernements, indique la section sur la viabilité budgétaire et la dette publique.

« La croissance économique est vitale pour la viabilité de la dette, laquelle est également nécessaire pour la stabilité macroéconomique », dit l’ERA. « Une économie qui croît plus vite qu’elle ne s’endette crée une marge budgétaire pour les politiques conçues dont l’objectif est de parvenir à un développement durable ».

L’édition 2019 du Rapport examine les réformes institutionnelles et les politiques susceptibles de permettre aux pays africains de maximiser la mobilisation des ressources publiques nationales pour financer leur programme de développement, en mettant l’accent sur le rôle de la politique budgétaire. Il identifie plusieurs succès rapides dans la recherche par l’Afrique d’une marge budgétaire supplémentaire pour financer la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) et les aspirations de l’Agenda 2063.

 

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