Dernière ligne droite pour le nouveau plan d’industrialisation du Tchad

Yaoundé/N’Djamena, le 27 février 2020 (CEA) – Le Gouvernement Tchadien et le Bureau Sous-Régional pour l’Afrique centrale de la Commission Economique des nations Unies pour l’Afrique (CEA) organisent du 2 au 6 mars 2020 à N’Djamena, l’atelier de validation du Plan Directeur d’Industrialisation et de Diversification Economique (PDIDE) pour la République du Tchad.

Le PDIDE, qui couvre la décennie 2020-2030, est susceptible de porter le taux de croissance économique du pays d’environ -2% (en 2017) à plus de 8% par an jusqu’en 2030.

Résultat final d’études entamées en 2018, le PDIDE est le fruit du travail conjoint du Bureau sous-régional pour l’Afrique centrale de Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), dirigé par M. Antonio Pedro, et du Gouvernement du Chad, représenté par  M. Issa Doubragne, Ministre de l’Economie et de la Planification du Développement.

 

Périmètre présidentiel et secteurs clés

Pour atteindre les objectifs fixés, le PDIDE identifie six (06) sanctuaires, douze (12) piliers, quatre et (04) socles que le Gouvernement Tchadien, le secteur privé, les partenaires au développement, le monde académique, la société civile, les corps professionnels et les médias, entre autres groupes, doivent mettre en œuvre.

Les six (06) sanctuaires prioritaires, qui sont en fait des accélérateurs du développement au Tchad, sont les sous-secteurs suivants : 1) énergies et eaux ; 2) agro-industries ; 3) mines, extraction et métaux ; 4) construction, bâtiment et travaux publiques ; 5) banques et financement ; et, 6) le numérique.

Les filières  clés de l’industrialisation et la diversification du Tchad, dénommés douze (12) piliers du PDIDE,  sont les suivantes : i) viande, cuir, lait, ii) spiruline, sésame et karité, iii) coton, gomme arabique iv) raffinage et pétrochimie, v) exploitation aurifères, vi) exploitation des carrières, vii) industrie métallurgique, viii) réseau de fibre optique, ix) data center, intelligence x) cimenterie, xi) transformation de marbre et carrières ; et xii) fabrication des briques.

La réussite de ce plan très ambitieux nécessite de consolider quatre (04) socles, à savoir : la gouvernance, le capital humain, les infrastructures et le financement.

 

Investissements requis et gains

Pour ce faire, le Gouvernement Tchadienne, acteur clé de l’implémentation dudit Plan, devrait injecter un investissement d’environ 595,6 milliards de FCFA (soit 985,2 millions de $US) pour les projets y afférents entre 2020 et 2022.

Selon les calculs des équipes de la CEA et du Tchad, ces investissements, produiraient des recettes totales en moyenne de 1.124,075 milliards de FCFA (soit environ 1, 86 milliard de $US) pendant la même période. Les gains escomptés avoisinent les 528 milliards de FCFA (873,6 millions de $US), soit retour d’environ 89% sur investissement en trois ans.

Les experts de la CEA,   estiment que l’opérationnalisation de ce Plan  favorisera l’éclosion de petites, moyennes et grandes entreprises industrielles au Tchad, grâce à un  investissement massif dans les secteurs porteurs de croissance et d’emplois ; la part de l’industrie manufacturière dans le PIB devrait passer de 8% actuellement à 16% en 2030, tandis que le poids des produits manufacturiers dans les exportations totales augmenterait de 2% à 6% en 2030.

 

Défis à relever

Par apport à ce Plan, selon la CEA , le Gouvernement Tchadien et les autres parties prenantes font face à six  défis majeurs :  le déficit en infrastructures et services d’appui à l’industrie ; l’environnement des affaires peu favorable à un boom industriel avec, notamment, un système fiscal et douanier qui ne tient pas en compte l’enclavement du pays ; l’inadéquation entre l’offre de la main-d’œuvre et les besoins de l’industrie notamment en ce qui a  trait à la qualification de la main-d’œuvre ; des services financiers peu adaptés ;  la faible capacité d’offre de production industrielle existante; et les faibles réponses de l’industrie dans ses relations à l’environnement (par exemples les difficultés liées à la gestion des eaux usées, des déchets, et de la pollution).

Par conséquent, le Tchad doit encore fournir des efforts pour relever les défis et contraintes à l’essor de son secteur industriel en se focalisant sur les 4 roues que sont : (i) la volonté politique, la coordination et décentralisation, ii) la coopération régionale, (iii) la diplomatie, et (v) le partenariat public-privé.

Ces points font échos à ceux du Ministre Issa Doubragne, qui mentionnait le 17 septembre 2018 à N'Djamena, lors du lancement officiel des travaux du PDIDE, que « Le Tchad n'a plus de temps à perdre » et il faut, qu’en partenariat avec toutes les parties prenantes, « accélérer la mise en œuvre de ce Plan directeur, afin que, dans les quatre ou cinq prochaines années, le Tchad compte parmi les pays d’Afrique centrale les plus résilients et les plus diversifiés. »

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Contact médias

Abel Akara Ticha – Chargé de communication

Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique

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