Marrakech, 18 novembre 2016 (CEA) - “En Afrique, la croissance économique et le développement sont gravement exposés en cas de changement climatique incontrôlé”, a déclaré mardi 15 novembre M. Abdalla Hamdok, Secrétaire Exécutif par intérim de la CEA, à l’occasion d’un débat avec les dirigeants des Commissions économiques régionales des Nations Unies sur l’économie du changement climatique.
Bien que l’Afrique fasse partie des régions du monde qui polluent le moins, elle risque aujourd’hui de se retrouver parmi celles qui souffriront le plus du changement climatique.
En Amérique latine, où les infrastructures sont plus développées, des études ont révélé que plus les pays sont proches de l’équateur, plus les pertes économiques liées à ce phénomène sont importantes. Il est attendu que la bonne performance de l’économie de la région, qui a entrainé l’élargissement de la classe moyenne, ait un impact négatif supplémentaire sur le réchauffement climatique, la capacité de consommation accrue ainsi générée restant dominée par des habitudes de consommation moins respectueuses de l’environnement. “Nous nous attendons à un tsunami d’achats de voitures, de consommation d’essence, etc. », a indiqué M. José Luis Samaniego, Directeur chargé du développement et des établissements humains et à la Commission Economique pour l’Amérique Latine et les Caraïbes (ECLAC).
Prendre des mesures contre le changement climatique ne sera pas tâche facile pour les pays : « Nous savons que le changement climatique aura un impact plus fort sur certaines régions que sur d’autres. Certains vont calculer ces implications et prendre des mesures en fonction de leur importance », a indiqué Mme Rima Khalaf, Secrétaire Exécutive de la Commission Economique et Sociale pour l’Asie Occidentale (ESCWA), « Pour les pays, le plus important est de déterminer si le coût de l’action contre le changement climatique peut être justifié du point de vue national. Le problème est que les résultats dépendent autant des actions d’autres parties que de celles que chacun aura prises ».
L’Afrique devrait pouvoir s’adapter plus facilement au changement climatique que le reste du monde. « Notre région a l’opportunité de protéger le développement de ses infrastructures contre le changement climatique, au lieu de devoir réadapter ces dernières à l’instar d’autres régions », a ajouté M. Hamdok, qui a toutefois prévenu que passer directement à une technologie verte (NDT : sans passer par des technologies plus traditionnelles et polluantes) ne sera pas tâche facile : « Beaucoup de compromis seront nécessaires, et, nous finirons tôt ou tard par nous retrouver sur des terrains inexplorés”, a-t-il déclaré, soulignant qu’une telle transition en vaudrait quand-même la peine.
Pour une transition réussie vers une économie sobre en carbone, les pays devront mener de nombreuses réformes, améliorer leurs statistiques nationales, obtenir des financements et sceller des partenariats. Selon M. Christian Friis Bach, Secrétaire Exécutif de la Commission Economique pour l’Europe (UNECE) l’amélioration de l’accès à l’énergie, l’efficacité énergétique, et la mise en place de mécanismes d’investissement innovants seront également très importants. Un autre défi clé sera de générer suffisamment de projets profitables pour faire basculer les investissements vers les projets plus respectueux du climat, a ajouté M. Samaniego.
Pour sa part, Mme Shamshad Akhtar, Secrétaire Exécutive de la Commission Economique et Sociale pour l’Asie de l’Est et le Pacifique (ESCAP) a souligné le rôle potentiel des commissions régionales pour le soutien aux économies, à l’amélioration des données relatives au carbone, au partage et la fertilisation croisée des connaissances et des expériences.
Organisée au Pavillon Afrique, cette rencontre s’est tenue avec la participation de M. Abdalla Hamdok (CEA), Mme Shamshad Akhtar (ESCAP), M. Christian Friis Bach (UNECE), Mme Rima Khalaf (ESCWA), M. José Luis Samaniego (ECLAC), Mme Roula Majdalani Directrice chargée des politiques de développement durable à l’ESCWA, M. Li Junfeng, Directeur Général du Centre national chinois pour la Stratégie contre le changement climatique et la coopération internationale, Mme Adala Atira, Présidente de l’Autorité palestinienne pour la qualité de l’environnement et M. Odalis Marte, Consultant économique auprès du Département de la planification monétaire et des études économiques de la Banque centrale de la République dominicaine.
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