Yaoundé, 9 juillet 2019 (CEA) – De nouveaux modèles et outils pour aider les pouvoirs publics à éviter des contradictions inutiles entre les politiques en matière d’alimentation, d’eau, d’énergie et de changement climatique sont désormais mis en œuvre au Cameroun grâce aux efforts conjoints du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies (DAES), la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Répondant à une sollicitation du ministère camerounais de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT), les trois organes des Nations Unies ont organisé un atelier de deux jours, avec pour objectif d’aider le gouvernement à passer d’une politique sectorielle à une politique intégrée en matière de changements climatiques, d’utilisation des terres, de l’énergie et de l’eau (Cadre CLEWs, en Anglais). Cet atelier, qui s’est ouvert ce matin à Yaoundé, s’inscrit dans le cadre du projet des Nations Unies intitulé «Améliorer la cohérence des politiques relatives aux ODD à travers des évaluations intégrées et le renforcement des institutions en Afrique».
Les échanges contribueront à l’élaboration d’un programme de formation à l’utilisation de l’outil de modélisation CLEW, afin d’éclairer les politiques de développement durable et mettre en place un système d’appui aux dispositifs institutionnels de collaboration et de coordination entre les ministères en matière d’évaluation intégrée des politiques et stratégies liées au climat, l’utilisation des terres, l’énergie et l’eau.
«Il est bien connu que les pays africains contribuent le moins aux émissions anthropiques de gaz à effet de serre. Pourtant, le continent subit déjà les effets néfastes des changements climatiques, en particulier dans les secteurs sensibles au climat tels que l’agriculture, l’eau et l’énergie », a déclaré Antonio Pedro, Chef du Bureau de la CEA pour l’Afrique centrale à l’ouverture de l’atelier.
«Par conséquent, la construction d’économies durables et résilientes pour soutenir la transformation de l’Afrique – objectif résumé dans le Programme de développement durable des Nations Unies pour 2030 (ne laisser personne à la traîne) et l’Agenda 2063 pour l’Afrique (l’Afrique que nous voulons) – appelle des stratégies et des approches intégrées, qui tiennent compte du climat et mettent l’accent sur le lien entre le climat, les terres, l’énergie et l’eau. »
M. Pedro a félicité le Cameroun pour l’élaboration résolue de sa contribution déterminée au niveau national (NDC) dans le cadre du traité sur le climat de Paris, avec des objectifs tels que la réduction des émissions de gaz à effet de serre de 32% à l’horizon 2035, par rapport au scénario de référence, et l’amélioration de l’efficacité énergétique à 25% d’énergie renouvelable.
Il a souligné que cet engagement en faveur de la résilience face aux changements climatiques, qu’il a qualifié de principal défi pour l’Afrique, en plus de lourds investissements dans l’agriculture, les infrastructures, l’énergie et l’eau, pouvait être compromis en l’absence d’approches d’évaluation intégrée et de collaboration entre les institutions.
D’autre part, Thomas Alfstad, conseiller interrégional auprès du DEAS, s’est félicité que l’atelier et les autres activités du projet «Améliorer la cohérence des politiques relatives aux ODD à travers des évaluations intégrées et le renforcement des institutions en Afrique» mettront en place un cadre permettant de traiter de manière continue et cohérente les problèmes liés à sécurité alimentaire, énergétique, hydrique et les changements climatiques par les services administratifs nationaux.
Prenant la parole au nom du Ministère de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire, M. Saïdou Hamadou a souligné l’importance d’une planification intégrée pour le développement. Selon lui, ce projet conjoint des Nations Unies était opportun car il contribuera à alimenter le nouvel instrument faisant suite au Document de stratégie pour la croissance et l’emploi du Cameroun, qui expirera fin 2019, afin de faire place à un nouvel instrument de planification dans le cadre de la vision du pays pour son émergence en 2035.
Après l’atelier, l’équipe des Nations Unies chargée du projet organisera des rencontres bilatérales avec les différentes parties, afin de se pencher sur les problèmes et difficultés spécifiques liées à la mise en œuvre du projet, notamment le défi que pose la mutualisation des données de tous les services administratifs pour éclairer les outils analytiques et les synergies pour la politique collaborative que se met en place.
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