Addis-Abeba, le 21 mars 2017 (CEA) – Le Centre Africain de Développement Minier (AMDC) a organisé, en collaboration avec le Réseau de justice fiscale en Afrique (TJNA), une session d'experts d'une journée, d'États membres et d'autres parties prenantes pour discuter sur l'impact de la baisse des prix des produits en Afrique et les réponses politiques que les pays peuvent envisager d'adopter. Celles-ci ont porté sur les actions menées sous l'égide de La Vision Minière pour l'Afrique (AMV) que les pays peuvent envisager, ce qui ajoutera de la valeur aux minéraux et utilisera l'exploitation minière pour stimuler le développement socioéconomique afin de réduire la vulnérabilité aux fluctuations des prix des matières premières. Ce colloque a réuni des représentants de sept pays africains, de trois pays non africains et d'une grande variété de groupes de réflexion et d'organisations de la société civile.
Il a été souligné que l'absence de diversification a laissé les économies africaines aussi dépendantes des produits de base qu'au passé. Comme l'a souligné Kojo Busia, Coordinateur de l'AMDC, « l’ère des bas prix des produits de base invite à une réflexion sobre ». Biniam Behre de la Mission permanente de l'Etat d'Erythrée a ajouté que « les pays africains n'ont pas tiré le meilleur parti de leurs minéraux pendant les années de prospérité ». L'AMV souligne l'importance des politiques visant à promouvoir une industrialisation inclusive et productive basée sur des dotations minières, et les États africains l'ont adopté par le biais de la Vision Minière pour les Pays (CMV) avec l'aide de l'AMDC.
Les experts et les représentants des États membres ont noté que l'Afrique a un énorme potentiel d'industrialisation fondé sur les dotations en minéraux, mais que ce potentiel n'a pas été atteint. Des liens plus étroits avec la fabrication, l'agriculture et la coopération régionale par le biais des chaînes de valeur sont nécessaires pour tirer profit de cette situation, mais n'ont pas encore été une priorité politique. Les mécanismes d'investissement des loyers miniers accumulés pendant les périodes de prospérité dans les activités productives et les infrastructures sur le continent devraient être poursuivis. S.E. Albert Yankey, ambassadeur de la République du Ghana, a proposé que ces questions soient au centre des délibérations annuelles des ministres africains des finances et de la planification économique.
En plus du développement des liens, les participants ont convenu que la politique doit tenir compte des flux financiers illicites courants dans les secteurs extractifs et adopter de nouveaux mécanismes fiscaux pour y faire face. En effet, le ciment d'une approche cohérente de la fiscalité minière dans les systèmes fiscaux et de licences sera crucial pour s'assurer que les entreprises paient leur juste part. Charles Akong de l'AMDC a proposé que « l’harmonisation fiscale est essentielle pour empêcher une course vers le bas entre les pays africains concernant les politiques fiscales ».
À la fin du colloque, les participants ont invité les pays africains à adopter une approche régionale pour le développement minéral. En effet, l'harmonisation des approches fiscales entre les pays, tout en reconnaissant les caractéristiques propres à chaque pays et les réserves, aidera à combler les lacunes de l'IFF. La création de chaînes de valeur régionales minérale aidera à relier diverses dotations minières nationales à un marché sous-régional ou panafricain plus vaste. Des organisations comme AMDC sont les mieux placées pour promouvoir les meilleures pratiques à travers le continent, comme les succès de la Tanzanie dans le domaine de l'audit minier. Le moment est venu d'agir, de sorte que l'Afrique puisse lentement atténuer sa vulnérabilité face au cycle du ralentissement minérale inévitable.
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