Marrakech, le 23 mars 2019 - Le commerce numérique offre un outil novateur pour le saut industriel et la convergence des recettes, tandis que les droits de l’homme peuvent fournir une base solide pour un cadre politique cohérent et une action fondée sur des principes.
En marge de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique (COM) sur le thème « La politique budgétaire, le commerce et le secteur privé à l’ère du numérique : Une stratégie pour l’Afrique », un événement a été organisé pour réfléchir sur les opportunités de la transformation numérique de l’Afrique en tant qu’outil pour une industrialisation inclusive. Une industrialisation inclusive par le commerce, en s’appuyant sur le travail de collaboration de la CEA avec la Banque africaine d’import-export (AFREXIMBANK) et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) dans le cadre du Rapport sur le commerce africain de la Banque pour 2019 (ATR ) sur « Transformation numérique pour le commerce intrarégional et l’industrialisation en Afrique » et la publication de la CEA en collaboration avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) et la Friedrich Ebert Stiftung (FES) sur « Le commerce numérique en Afrique : Conséquences pour l’inclusion et les droits de l’homme ».
En présentant les enjeux, M. David Luke, Coordonnateur du Centre africain pour la politique commerciale, à la CEA, déclare que le commerce électronique est une réalité que l’Afrique ne peut se permettre d’ignorer. L’économie numérique offre à l’Afrique une occasion importante de dépasser les objectifs et de créer des emplois productifs pour ses jeunes, mais elle pose également un certain nombre de défis dans le contexte de la fracture numérique. Mme Nwanneakolam Vwede-Obaho, Représentante régionale du HCR auprès de l’Union africaine et du bureau régional pour l’Afrique de l'Est, souligne que ces défis doivent être traités de manière compatible avec l’inclusion, la transparence et la réalisation des objectifs fixés des droits de l’homme. Elle souligne également la nécessité de mesures politiques volontaristes pour réduire la fracture numérique entre les hommes et les femmes et la fracture numérique entre zones urbaines et zones rurales dans les pays africains.
Mme Latifa Bouabdellaoui, Directrice des affaires internationales au Ministère de l’industrie, du commerce et de l’investissement et de l’économie numérique du Maroc, informe que le Gouvernement marocain a élaboré une stratégie numérique pour le Maroc à l’horizon 2020, qui devrait contribuer à réduire l’écart numérique à trois niveaux à savoir, la technologie et les infrastructures, les ressources humaines, les compétences et la réglementation.
M. Hippolyte Fofack, Économiste en chef à AFREXIMBANK, note que l’Afrique a manqué les précédentes révolutions de l’électronique et des TIC, et qu’elle risque de manquer également la révolution numérique si le continent tarde à agir et n’est pas suffisamment préparé pour la nouvelle ère numérique. Dans ce contexte, il souligne la nécessité pour les pays africains de mettre en place les infrastructures nécessaires pour exploiter les avantages du commerce numérique. Il annonce que la Banque collabore avec l’Union africaine pour mettre en place cette année un système panafricain de règlement des paiements, qui servira de plate-forme au commerce transfrontalier et au commerce électronique sur le continent.
M. Yonov Frederick Agah, Directeur général adjoint de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) évoque les préoccupations du Groupe africain sur le lancement de négociations multilatérales sur les questions relatives au commerce électronique, et appelle les pays africains à s’impliquer plus activement dans les discussions sur le commerce électronique afin que les autres membres de l’OMC puissent mieux comprendre et relever leurs défis.
Résumant les discussions, M. David Luke, Coordinateur du Centre africain pour la politique commerciale (ATPC) de la CEA, déclare que la ZLECA offre aux pays africains une plate-forme de collaboration sur l’économie numérique, qui peut également aider à informer une position africaine commune sur le commerce électronique au niveau multilatéral. À cet égard, la CEA a récemment créé un centre d’excellence en matière d’identité, de commerce et d’économie numérique, qui regroupe divers types de compétences, notamment en matière de commerce, de statistiques, de technologie, de gestion de projets, de politiques et d’investissements, axées sur l’agenda numérique de l’Afrique.
La publication de la CEA en collaboration avec le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCR) et la Friedrich Ebert Stiftung (FES) sur le thème « Le commerce numérique en Afrique : Conséquences pour l’inclusion et les droits de l’homme » paraîtra au troisième trimestre de l’année 2019.
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