Yaoundé, 24 juillet 2018 (CEA - www.uneca.org/sro-ca) – La Commission économique pour l’Afrique (CEA) et le Gouvernement du Tchad ont entrepris de consolider le Plan d’action pour l’élaboration de la stratégie de la diversification économique qu’ils ont convenu d’articuler autour de l’agrobusiness, du développement du secteur du bétail avec un accent sur la production du cuir et de la viande, et de l’entrée du pays sans heurt dans l’économie du savoir.
Les éléments ci-dessus ont été identifiés comme des points d’ancrage de la stratégie de diversification économique pour le Tchad au cours d’une mission consultative conduite à Ndjamena du 15 au 22 juillet 2018 par une équipe des experts de la CEA qui a tenu des séances de travail fructueux avec le Comité technique national sur la diversification de l’économie sous les auspices du Ministre de l’économie et de la planification du développement- M. Issa Doubragne. La mission de juillet au Tchad survient après une mission de cadrage très fructueuse effectuée il y a quatre mois et cadre avec les recommandations du Consensus de Douala de septembre 2017 qui appelle les gouvernements et les capitaines de l’industrie d’Afrique Centrale à s’engager dans la diversification et l’industrialisation rapides de leurs économies.
Les équipes de travail ont identifié les énergies renouvelables, en particulier l’énergie solaire, l’accroissement de l’accès aux riches acquéreurs tchadiens en vue de l’expansion des techniques d’irrigation, l’approfondissement des enseignements en Science, technologie, ingénierie et mathématiques (STEM) et l’offre d’un accès accru à l’enseignement et à la formation techniques et professionnels (EFTP) comme des catalyseurs clés de la stratégie.
Ils ont convenu de commun accord de ce que l’appréhension et la mise en œuvre efficaces des piliers de diversification ci-dessus définis requièrent le déploiement des efforts visant la création des zones industrielles et des parcs industriels particuliers ainsi que des pôles de croissance le long des corridors de transport.
Les groupes de travail ont évoqué la nécessité d’établir lesdits facteurs dans un cadre solide permettant la poursuite des objectifs macroéconomiques à long-terme.
Il s’est dégagé également un consensus sur la nécessité de concevoir des modèles macroéconomiques robustes, de mettre en place une analyse de la chaine des valeurs et de l’espace du produit ainsi que des études diagnostiques de la croissance économique. Ils ont convenu de ce que ces initiatives faciliteront la définition, la priorisation et le ciblage des investissements du projet et orienteront les négociations avec les institutions financières internationales.
La CEA s’est servie de la mission pour souligner la nécessité pour le Tchad d’aborder la diversification économique et l’industrialisation en tenant compte des opportunités offertes par la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAF). C’est pourquoi la nécessité de faire avancer l’intégration du marché en Afrique Centrale a été reconnue comme le facteur déterminant permettant au pays de devenir la destination compétitive pour les investissements. Ceci en soi permettra au Tchad de tirer le meilleur parti des catalyseurs de l’industrialisation induits par le commerce qu’offre la ZLECAF.
Les parties du Tchad et de la CEA se sont également accordées sur le fait que dans sa quête de diversification économique et d’industrialisation, le Tchad devra renforcer la cohérence des politiques et établir la cohérence institutionnelle.
Au cours des mois à venir, les travaux vont faire fructifier le Plan d’action pour l’élaboration de la stratégie de diversification économique et le transformer en un instrument concret de politique de transformation structurelle pour le Tchad.
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