Le Secrétaire général António Guterres a conclu la deuxième Conférence annuelle ONU-Union africaine à Addis-Abeba, dans le cadre des efforts en cours aux fins de renforcer les relations entre les deux organisations. Tenue du 9 au 10 juillet, la réunion a couvert les questions traitées dans le cadre de développement conjoint UA-ONU, y compris la question de la paix et de la sécurité.
« Nous sentons le vent souffler en direction de la paix », déclare-t-il, faisant référence aux récents évolutions telles que la visite historique du Premier ministre éthiopien à son rival et voisin, l’Érythrée, ainsi que les pourparlers de paix sur le Soudan du Sud.
« Tout ceci nous donne l’espoir que le continent africain se dirige de plus en plus dans la bonne direction en matière de paix et de sécurité », ajoute-t-il, indiquant aux délégués que l’ONU ne peut pas échouer dans ses négociations avec le continent.
Mais le Chef de l’ONU met également l’accent sur ce qu’il qualifie de « crises graves » en Afrique, où l’ONU a déployé des missions de maintien de la paix dans quatre pays à savoir, la République centrafricaine (RCA), la République démocratique du Congo (RDC), le Mali et le Soudan du sud.
Il informe que l’apparition de groupes armés et d’organisations terroristes internationales telles que Boko Haram signifie que ces opérations ne sont pas impliquées dans le maintien de la paix « traditionnel » et souligne la nécessité de recourir à plus de financement, en particulier pour faire respecter la paix et lutter contre le terrorisme.
« Nous devons comprendre que lorsque les troupes africaines combattent les terroristes dans le Sahel, elles ne protègent pas seulement les citoyens du Sahel. Elles protègent le monde entier. Et le monde doit être solidaire avec l’Afrique, car les forces africaines nous protègent tous », précise-t-il.
Le Secrétaire général a également appelé à un plus grand soutien vis-à-vis l’Agenda 2030 des Nations Unies et l’Agenda 2063 de l’Union africaine, qui traitent tous deux, du développement économique à long terme.
Appelle la communauté internationale à prendre des mesures contre le flux de capitaux illicites, le blanchiment d’argent et l’évasion fiscale, qui coûtent chaque année à l’Afrique 50 milliards de dollars.
Il dit : « C’est du ressort de la communauté internationale de soutenir l’Afrique pour s’assurer que les ressources africaines restent en Afrique pour soutenir le développement du continent ».
Le Président de l’Union africaine, Moussa Faki, ainsi que les chefs du DOMP, de l’OSAA, de l’UNOAU, d’ONU Femmes, de la CEA et du Bureau Afrique du PNUD étaient présents à la réunion.
Apportant sa contribution aux discussions, Vera Songwe, Secrétaire exécutive de la CEA informe la réunion que la CEA, à travers le Groupe de haut niveau sur la migration en Afrique, aborde le programme de migration en collaboration avec l’OIM, la CNUCED et le FNUAP. Le Panel est présidé par la Présidente Ellen Johnson Sirleaf, ancienne Présidente du Libéria.
« La migration des Africains a chuté de 3% à 2,7% de la migration mondiale entre 2000 et 2017. Avec l’accord sur la libre circulation des personnes que 26 pays ont déjà signé, l’Afrique œuvre à la conception et à la mise en œuvre d’un cadre de migration qui soutienne les ODD », dit-elle.
Concernant le soutien au commerce et à la Zone de libre-échange continentale africaine, elle note que la migration et la ZLECA sont des leviers clés pour la prospérité économique de l’Afrique. En tant que tel, déclare Songwe, « une croissance économique plus rapide exige que les deux institutions travaillent ensemble ».