Suivi des progrès macroéconomiques et de la convergence institutionnelle
En cette ère de globalisation, l’intégration régionale se révèle incontournable pour l’élargissement des opportunités économiques en Afrique, dès lors que des marchés plus vastes permettent une meilleure exploitation des économies d’échelle. De plus, la mobilité des facteurs d’une frontière à l’autre, au même titre que la coordination et l’harmonisation des politiques monétaires et budgétaires, facilite une croissance économique plus rapide et un bien-être plus important pour les pays participants. C’est dans cette perspective que s’est inscrite en Afrique de l’Ouest, la CEDEAO, la principale communauté économique sous-régionale qui regroupe quinze (15) pays.
Ces pays mènent depuis plusieurs années des politiques macroéconomiques assorties de critères de convergence, en vue d’établir une monnaie commune dans la sous-région, en s’appuyant sur deux sous-ensembles. Le processus de convergence s’est renforcé avec l’UEMOA qui, après la dévaluation en 1994 du franc CFA et dans l’esprit de mieux maîtriser son taux de change, l’a instauré dans ces huit pays membres. La surveillance multilatérale fait partie des mécanismes de l’UEMOA et son suivi est donc assuré par la Commission, qui fournit un rapport semestriel. Les données statistiques utilisées, dans ce cadre, sont celles fournies par les comités nationaux de politique économique, conformément à la directive n° 01/96/CM, relative à la mise en œuvre de la surveillance multilatérale des politiques macroéconomiques, au sein des États membres de l’UEMOA.
Par la suite, les pays non-membres de l’UEMOA, à l’exclusion du Cap-Vert, se sont inscrits dans ce processus en vue de créer la Zone monétaire de l’Afrique de l’Ouest (ZMAO), dont le mécanisme de surveillance est assuré par l’Institut monétaire de l’Afrique de l’Ouest (IMAO). Ces pays ont adopté les critères de convergence de la CEDEAO, tels que définis par la Conférence des chefs d’État et de gouvernement, dans sa décision A/DEC.7/12/99.
Enfin, l’Agence monétaire de l’Afrique de l’Ouest (AMAO) coordonne la surveillance multilatérale au sein des quinze pays de la CEDEAO, prenant ainsi en compte l’exercice mené au niveau de l’UEMOA. En conséquence, elle élabore un rapport semestriel qui décrit la mise en œuvre du Programme de coopération monétaire de la CEDEAO (PCMC). Ce dernier a été adopté à Abuja en 1987 par la Conférence des chefs d’État et de gouvernement des pays membres de la CEDEAO, avec pour objectif la mise en place d’un système monétaire harmonisé et d’institutions communes de gestion.
L’objectif à court terme, tel que décrit dans les rapports de l’AMAO, est l’harmonisation des règles régissant la gestion économique et financière.
Ainsi, en mai 2009, une feuille de route du Programme de coopération monétaire a été adoptée par le Conseil de convergence de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Celle-ci réitère l’importance de la convergence macroéconomique et de l’harmonisation des politiques structurelles pour assurer la stabilité macroéconomique, avant le lancement de la monnaie unique de l’Afrique de l’Ouest. De même, en octobre 2013 à Dakar, les chefs d’État et de gouvernement ont renouvelé leurs engagements à s’inscrire dans le calendrier convenu, en confiant le dossier aux présidents du Niger et du Ghana.
C’est dans cette optique que se situe la présente étude, initiée par le Bureau sous-régional de l’Afrique de l’Ouest (BSR-AO) de la Commission économique des Nations Unies. Cette étude qui comprend trois parties, vient ainsi contribuer à l’accélération du processus d’intégration et le développement socio-économique de la sous-région ouest-africaine. Il s’agit de:
- une analyse de la théorie de l’intégration et de la convergence, ainsi que leur justification dans l’espace ouest-africain ;
- un état réel des progrès en matière de convergence des politiques macroéconomiques dans la sous-région ;
- une évaluation critique de la mise en œuvre des politiques macroéconomiques et de la convergence macroéconomique assortie de pertinentes recommandations.