Rapport sur les Objectifs de Développement Durable (ODD) pour l’Afrique du Nord
A l’heure où la communauté internationale est entrain de faire le bilan de la mise en œuvre des OMD, de mesurer les progrès accomplis vers un développement durable mais aussi le fossé qu’il faudra combler, notamment à travers la prise en compte des défis émergents, l’Afrique du Nord se doit non seulement de contribuer, mais aussi d’impulser cette dynamique internationale en participant activement à l’élaboration de la nouvelle vision du monde, dans la continuité de la dynamique issue de Rio+20, et plus particulièrement dans le cadre de l’agenda post 2015.
Le document issu de Rio+20 et intitulé ‘L’Avenir que nous voulons’ a mis en exergue un certain nombre de priorités pour guider cette réflexion vers un monde meilleur. Parmi ces priorités figurent : (i) le développement économique inclusif ; (ii) la protection de l’’environnement et la durabilité des ressources naturelles; et (iii) la paix et la sécurité. Deux processus devant concrétiser la démarche ont été lancés par les Nations Unies : l’élaboration des Objectifs de Développement Durable et la conduite de consultations nationales et régionales pour la formulation d’un agenda post 2015. Bien que menés parallèlement, ces processus demeurent complémentaires et concourent à la réalisation d’un développement durable à l’horizon 2035.
C’est dans le cadre de l’élaboration des Objectifs de Développement Durable (ODD) que se situe la présente étude, initiée par la Commission Economique pour l’Afrique, et menée selon un processus consultatif régional impliquant les cinq sous-régions de l’Afrique. Ce processus vise à permettre aux pays africains de prendre part à la définition des ODD en y inscrivant leurs priorités de développement pour la période 2015-2035.
L’approche développée a consisté d’abord à faire un bilan de la mise en œuvre des politiques de développement durables des sept pays de la sous-région Afrique du Nord pour en tirer les priorités de développement pour les périodes à venir. Les consultations nationales menées actuellement, dans le cadre de la définition de l’agenda post 2015, au niveau de 5 pays de la sous-région (Mauritanie, Maroc, Soudan, Algérie et Egypte), ont été revues et analysées. Les résultats ont permis d’affiner la détermination de ces priorités, lesquelles ont pu être reformulées sous forme d’Objectifs globaux en tenant compte d’une part, des recommandations issues du document de Rio+20 et inscrites dans les termes de référence de l’étude, et, d’autre part, du souci d’intégration régionale comme facteur déterminant à l’atteinte du développement durable. Les Objectifs ont pu ensuite être déclinés en cibles et en indicateurs.
Le rapport souligne, à l’échelle de la sous-région, l’importance de thématiques qui n’étaient pas prises en compte par les OMD et qui sont par ailleurs déterminantes pour la réalisation du développement durable. Il s’agit par exemples de : la gouvernance, la lutte contre la corruption, les changements climatiques, l’économie verte, l’emploi ou encore les disparités régionales.
Il débouche sur l’identification de 4 objectifs globaux, 36 cibles et 54 indicateurs, qui seront confrontés aux priorités et matrices de programmations définies, de façon concertée, au niveau des autres régions. Les cinq rapports sous régionaux, qui traduisent la contribution de la région Afrique au rapport général sur les ODD, ont été présentés lors de l’atelier consultatif régional pour l’Afrique sur les ODD, qui s’est tenu du 31 octobre au 05 novembre 2013 à Addis-Abeba.
Le rapport met aussi en évidence l’existence d’un certain nombre de risques de nature à affecter la mise en œuvre des objectifs et formule des recommandations pour éviter l’échec d’un tel exercice. Parmi ces recommandations figurent : (i) le renforcement des systèmes nationaux de production et d’analyse des données ; (ii) le renforcement des capacités pour une meilleure appropriation des ODD et de l’approche systémique qui les sous-tend ; (iii) la mise en œuvre de campagne de formation et d’information sur l’économie verte (approche, principes, outils et bénéfices en matière de développement durable) ; (iv) la mobilisation des moyens financiers, y compris internes ; ou encore (v) la coordination entre les acteurs.