Rapport économique sur l’Afrique 2012
Si depuis les indépendances, la croissance de l’Afrique est essentiellement tirée par la production et l’exportation des produits de base, le regain de croissance observé depuis l’an 2000 est, lui, dû à des améliorations dans la gestion macro-économique, à la bonne gouvernance, à des réformes institutionnelles et à la diminution des conflits armés à telle enseigne que désormais, en plus des produits de base, ce sont le secteur manufacturier, les services financiers et de télécommunications modernes ainsi que le tourisme qui se mettent à contribuer de façon significative à la croissance.
Les effets négatifs de la triple crise survenue de 2005 à 2009 continuent de se faire sentir dans le domaine des produits alimentaires, de l’énergie et des finances, et la crise de la dette souveraine dans la zone euro a, elle, aggravé davantage les déséquilibres structurels dans l’économie mondiale. La reprise rapide et vigoureuse opérée par l’Afrique, au lendemain des crises mondiales, s’est ralentie et a été de 2,7 % en 2011, en raison des troubles politiques en Afrique du Nord. Cependant, même avec les incertitudes qui planent sur l’économie mondiale, le taux de croissance du continent devrait, selon les prévisions, progresser et atteindre 5,1 % en 2012 et rester robuste à moyen terme.
Grâce à ce regain de croissance, l’Afrique n’est plus la région du monde à la croissance la plus faible mais fait partie des régions du monde progressant le plus vite, ce qui confirme son potentiel en tant que pôle de croissance mondiale. Pour que l’Afrique devienne un authentique pôle de croissance mondiale, elle doit maintenir sa dynamique de croissance actuelle pendant au moins deux autres décennies. Il lui faudra, à cet effet, entreprendre des actions innovantes et radicales sur sept fronts : Premièrement : améliorer la gouvernance politique et économique. Deuxièmement, investir dans le capital humain et dans l’infrastructure matérielle essentielle. Troisièmement, promouvoir l’innovation et le transfert de technologie en vue d’une plus forte valeur ajoutée, l’industrialisation et la transformation structurelle. Quatrièmement, relever le défi colossal posé par le changement climatique. Cinquièmement, mener une révolution verte dans l’agriculture. Sixièmement, mobiliser un financement accru en faveur du développement auprès de sources intérieures et extérieures. Et septièmement, accélérer l’intégration régionale et le commerce intra-africain et exploiter de nouveaux partenariats avec les puissances émergentes du Sud.