Rapport économique sur l’Afrique 2009
La croissance économique en Afrique est tombée à 5,1% en 2008 et devrait, selon les projections, s’effondrer en 2009. Malgré la hausse de la demande et des cours des produits de base, au cours de la première moitié de 2008, la poursuite d’une gestion macroéconomique saine et la détermination à opérer des réformes économiques, l’accroissement de l’investissement intérieur et de la productivité, les récentes annulations de dettes, les flux de capitaux privés, l’augmentation des exportations hors pétrole et la consolidation de la paix dans certains pays du continent, la crise financière et la récession mondiale font planer une ombre sur les perspectives de croissance à moyen terme en Afrique.
Les progrès vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) ont été contrastés. Si des progrès remarquables sont constatés pour l’Objectif de l’éducation primaire pour tous, les progrès dans la réduction de la pauvreté et dans la réalisation des objectifs concernant la santé sont par contre très limités. L’Afrique doit en particulier renforcer l’égalité entre les sexes et l’autonomisation des femmes en tant que facteurs étroitement reliés à d’autres objectifs de développement sociaux.
En raison des pénuries alimentaires chroniques et de la lenteur des progrès enregistrés dans la réduction de la pauvreté, le continent a besoin, pour assurer sa transformation agricole, d’investissements soutenus dans les systèmes de production agricole, dans la recherche et les services de vulgarisation agricole, dans l’utilisation accrue de pratiques et de technologies améliorant les rendements ; il a également besoin d’investissements plus substantiels dans la conservation des sols et de l’eau ainsi que dans l’amélioration de l’infrastructure de commercialisation et de l’infrastructure rurale.
L’Afrique doit également établir des liens entre l’agriculture et le secteur manufacturier ainsi que d’autres secteurs aux niveaux national et régional. Des investissements plus importants dans l’agroindustrie et dans la transformation des produits agricoles permettent de maximiser la valeur ajoutée, de développer les marchés, de créer des emplois, d’accroître la productivité et de renforcer la compétitivité internationale. Des chaînes de valeur et des marchés régionaux aideront l’Afrique à surmonter les contraintes que constituent l’exiguïté des marchés nationaux et la faible taille des populations et à exploiter de façon optimale ses systèmes agroécologiques divers mais fragiles. Les mesures visant à accroître les échanges et l’investissement régionaux permettront de stimuler la transformation agricole et de réaliser une croissance reposant sur une large base.