Rapport économique sur l’Afrique 2008
En 2007, l’Afrique a maintenu la forte dynamique de croissance de ces dernières années, en affichant un taux moyen de 5,8 %. Comme par le passé, la croissance a été essentiellement tirée par la forte demande mondiale et par les cours élevés des produits de base. D’autres facteurs y ont contribué: la consolidation soutenue de la stabilité macroéconomique, la meilleure gestion macroéconomique, la volonté accrue d’entreprendre des réformes économiques, la production pétrolière en hausse dans un certain nombre de pays, l’accroissement des flux de capitaux privés, l’allégement de la dette, la progression des exportations de produits hors combustibles, etc. Il faut également souligner la diminution des conflits politiques et des guerres, en particulier en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, même si la paix demeure fragile dans certaines parties du continent. Cependant, cette croissance n’a pas encore entraîné une importante création d’emplois. Elle n’a pas bénéficié non plus aux groupes vulnérables comme les personnes âgées, les jeunes et les personnes handicapées. Les femmes et les filles, en particulier, continuent de subir, sous diverses formes, la discrimination et l’exclusion sociale.
À mi-parcours entre l’adoption des Objectifs du Millénaire pour le développement et la date butoir de leur réalisation fixée à 2015, les données disponibles indiquent que la grande majorité des pays africains ne réaliseront pas ces objectifs, si les tendances actuelles du financement du développement se maintiennent. Aussi la préoccupation de la communauté internationale est-elle maintenant de savoir comment augmenter les financements accordés au continent. La mise en oeuvre des engagements contenus dans le Consensus de Monterrey est cruciale à cet égard. C’est pourquoi le Rapport économique sur l’Afrique 2008 évalue les progrès accomplis pour tenir les engagements pris dans les six domaines clefs du Consensus de Monterrey, à savoir mobiliser des ressources financières nationales au service du développement; mobiliser des ressources internationales pour le développement; promouvoir le commerce international en tant que moteur du développement; renforcer la coopération financière et technique internationale pour le développement; assurer l’allégement et la viabilité de la dette extérieure et, enfin, régler les questions systémiques.