Note d’orientation - L’urbanisation et l’industrialisation au service de la transformation de l’Afrique
L’Afrique constitue, avec l’Asie, l’épicentre de l’urbanisation mondiale. Elle connaît une transition urbaine rapide et devrait afficher le taux d’urbanisation le plus rapide de toutes les régions dans les décennies à venir. En 1990, seulement 31 % de la population africaine était urbaine, en 2035, ce taux devrait atteindre 49 %.
La rapide urbanisation de la plupart des pays coïncide avec une baisse ou une stagnation de la production industrielle et une faible productivité agricole. Dans les pays riches en ressources, l’exportation de ressources naturelles et les dépenses, effectuées en grande partie sur des services non échangeables, semblent être le moteur de la croissance urbaine, créant ainsi des « villes de consommation ». Le défi que doit relever l’Afrique est donc d’accélérer la transformation structurelle en exploitant la rapide transition urbaine pour promouvoir la diversification économique, avec un accent particulier sur l’industrialisation, qui permettra de créer des emplois, d’améliorer l’accès aux services de base et de réduire les inégalités et la pauvreté.
Les liens entre l’urbanisation et l’industrialisation ont été généralement faibles ou inexistants en Afrique, d’où la nécessité de relier le développement urbain et le développement industriel compte tenu de leur interdépendance et de leur impact sur la croissance. La présente note d’orientation résume les messages politiques clés du Rapport économique sur l’Afrique 2017, qui examine les moyens d’accélérer l’industrialisation pour en faire un vecteur de la transformation structurelle en Afrique en exploitant les possibilités qu’offre la rapide urbanisation. Il analyse les défis et les possibilités, ainsi que les moteurs, outils et leviers politiques pour renforcer les liens.
S’appuyant sur un large éventail de sources, notamment des études de cas au Cameroun, en République du Congo, en Côte d’Ivoire, en Éthiopie, à Madagascar, au Maroc, au Mozambique, au Nigéria, au Rwanda, en Afrique du Sud et au Soudan, le Rapport souligne les moyens d’intervention essentiels qui permettront à l’Afrique de s’appuyer sur son urbanisation pour assurer son industrialisation.