Note d’orientation de politique 17: Le commerce peut conduire à des réformes visant la résilience aux changements climatiques
La croissance économique basée sur les produits primaires, moteur du développement de l’Afrique au cours des dernières décennies, est aujourd’hui en danger en raison des effets des changements climatiques sur les ressources naturelles et les produits primaires agricoles. On a pu constater un rapport linéaire1 entre les effets de la température sur la productivité macroéconomique globale des pays pauvres et l’augmentation de la température, essentiellement en raison des conséquences de la température sur les travailleurs et les cultures. Lobell et al (2011) ont démontré la non-linéarité des relations entre le réchauffement et le rendement pour le maïs africain, en particulier la façon dont le rendement final de la production pluviale de maïs est réduit de 1 % pour chaque jour où la température dépasse 30oC, même de seulement un degré. Leurs conclusions font ressortir qu’environ 65 % des zones de culture du maïs en Afrique vont subir des pertes de rendement dues à un réchauffement de 1oC, même dans des conditions optimales de gestion des cultures pluviales.
De nouvelles preuves scientifiques donnent à penser par ailleurs qu’en raison de la gravité de l’impact des changements climatiques sur la production agricole en Afrique, les mesures de riposte vont exiger des variétés de semences mieux adaptées aux nouvelles conditions climatiques. Les températures plus élevées réduisent la durée de croissance des cultures, en particulier lorsqu’il y a une accumulation de biomasse et de rendement.3 Malheureusement, la rapidité de l’augmentation des températures dans les tropiques limite la capacité d’intervenir en produisant et adoptant des nouvelles variétés de maïs, par exemple, puisqu’il faudrait pour une telle production au moins une trentaine d’années. La situation est encore aggravée par la sécheresse récurrente qui est en train de redéfinir les zones de production des principales cultures de base, telles que le maïs, produit de grande consommation qui est l’aliment de base de quelques 300 millions d’Africains. On signale aussi des corrélations entre les configurations spatiales des pertes de rendement du maïs et celles d’aridité croissante en Afrique subsaharienne.