Marchés pionniers en Afrique
Depuis le début du XXIe siècle, les résultats économiques de l’Afrique ont été remarquables, et même depuis la crise financière et économique mondiale. L’économie a crû en moyenne de 5 % par an ces dix dernières années, soit à un niveau constamment supérieur aux tendances mondiales. Démentant l’idée que la croissance africaine serait due à une explosion de la demande mondiale de ressources naturelles, le secteur des ressources n’a contribué que pour un quart environ à l’impressionnante expansion économique observée après 2000 (McKinsey Global Institute, 2010). Les trois quarts de la croissance restants sont la conséquence d’une meilleure gouvernance et d’une meilleure gestion macroéconomique, d’une urbanisation rapide, d’une demande intérieure en hausse, d’investissements croissants et de liens commerciaux plus étroits avec des partenaires traditionnels et nouveaux, de marchés régionaux en expansion et d’une diversification régulière, bien que lente, de la production et des exportations, ce qui a dynamisé la croissance de certains secteurs, notamment du commerce de gros et de détail, du transport, des télécommunications, du secteur manufacturier et des services (McKinsey Global Institute, 2010; Commission économique pour l’Afrique et Commission de l’Union africaine, 2014). Ajoutons que cette croissance soutenue est intervenue en parallèle à une diminution des conflits, à l’amélioration des institutions et de la réglementation, et à l’émergence de gouvernements de plus en plus responsables et démocratiques (Ernst & Young, 2013).