MADE IN CENTRAL AFRICA: du cercle vicieux au cercle vertueux
Une industrie manufacturière compétitive est reconnue comme le principal levier de changement structurelle et de diversification qualitative d’une économie avec pour finalité d’alimenter une croissance forte, durable et inclusive ou créatrice d’emplois décents in fine contributive au relèvement du niveau de vie des populations et à la réduction de la pauvreté. Ainsi, par l’exportation croissante des produits manufacturés, l’industrie manufacturière permet à une économie de tirer avantage du commerce intra-régional et international, ainsi que d’une insertion réussie dans les chaines de valeur mondiales avec en conséquence une réduction de sa vulnérabilité aux fluctuations du marché international des produits primaires.
Au regard de ses indicateurs de valeur ajoutée manufacturière, le constat est que l’industrie manufacturière reste à l’état embryonnaire en Afrique Centrale et a même tendance à décliner (désindustrialisation prématurée). Après plusieurs tentatives d’approches d’industrialisation, le « Made in Central Africa » reste globalement dans un cercle vicieux de performance sans perspective d’un véritable décollage. Le modèle de croissance économique faible et non-inclusive qui prévaut dans la majorité des pays de l’Afrique Centrale est caractérisé par la prééminence des produits primaires dans le système productif et l’exposition aux fluctuations des cours internationaux reste constante. La productivité totale des facteurs reste très faible du fait d’un retard important de développement technologique. La faiblesse des institutions se traduit moins par la définition de la vision et des politiques que par une forte déficience dans l’exécution et l’obtention des résultats concrets sur le terrain.