changements climatiques sur les flux commerciaux agricoles et la sécurité alimentaire dans la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest
Les changements climatiques auront des répercussions profondes sur le continent africain si rien n’est fait pour réduire les émissions des gaz à effet de serre et mettre en place des stratégies d’adaptation appropriées (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, 2014 ; Rosenzweig et Parry, 1994). L’on s’accorde à présent à dire que la réduction de ces émissions nécessite des accords mondiaux entre les pays industrialisés qui sont de gros émetteurs de ces gaz. Indépendamment de la conclusion des accords pour la réduction des émissions en vue de limiter l’augmentation de la température mondiale à moins de 2oC d’ici à 2100, des mesures d’adaptation doivent être rapidement prises pour atténuer l’impact des émissions sur la sécurité alimentaire dans les pays situés sous les tropiques. Il va sans dire que les pays africains doivent également prendre les mesures nécessaires à la réduction des émissions et adopter des stratégies d’atténuation appropriées, y compris la promotion du reboisement et l’investissement dans des énergies plus propres et renouvelables. Même si les modèles climatiques prévoient une augmentation des températures accompagnée de variations irrégulières des niveaux de précipitation dans le monde, certains pays pourraient cependant enregistrer plus de précipitations que d’autres. Certains pays pourraient ainsi avoir de bonnes récoltes, contrairement à d’autres. Dans un tel scénario, le commerce des denrées alimentaires entre les pays aiderait à lutter contre l’insécurité alimentaire. Le présent rapport porte essentiellement sur l’Afrique de l’Ouest comme une étude de cas et vise à faire mieux comprendre la relation entre le climat de la région, la production agricole, le commerce des produits alimentaires et la sécurité alimentaire. Dans une étude précédente, il a été établi que les changements climatiques n’auraient qu’un impact marginal sur la capacité de production agroalimentaire des pays de l’hémisphère nord (Rosenzweig et Parry, 1994), mais des effets plus marqués dans les pays de l’hémisphère sud, en particulier ceux des tropiques dont la production agroalimentaire serait plus gravement touchée. Toutefois, certains pays de cet hémisphère pourraient s’en sortir mieux que d’autres. Il est donc possible que le commerce et l’importation des produits alimentaires des pays de l’hémisphère nord revêtent une importance capitale si les pays de l’hémisphère sud veulent combattre les effets négatifs des changements climatiques (Stephan et Schenker, 2008).