Politique, commerce et secteur privé à l’ère du numérique domineront le débat à l’ouverture de la Conférence des ministres africains à Marrakech

Marrakech, Maroc, le 21 mars 2019 - La Conférence annuelle des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique - COM2019 - de la Commission économique pour l’Afrique du a débuté ce mercredi, à Marrakech, avec une attention particulière sur l’importance de la numérisation pour renforcer les économies africaines alors que le continent célèbre la premier anniversaire de la signature hautement saluée et historique de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA).

L’évènement d’une semaine, qui a également attiré divers experts chevronnés et responsables politiques de l’Afrique et d’ailleurs, se penchera sur et évaluera le thème de cette année, « La politique fiscale, le commerce et le secteur privé à l’ère du numérique : une stratégie pour l’Afrique », dans le contexte du développement économique et social récent sur le continent.

Selon Vera Songwe, Secrétaire exécutive de la CEA, les retombées du commerce et de l’économie numériques en Afrique devraient représenter un enjeu majeur avec une économie numérique mondiale estimée à plus de 11 500 milliards de dollars et devrait atteindre plus de 23 000 milliards de dollars d’ici 2025.

« Le potentiel de l’Afrique est, et a toujours été, prometteur… le continent possède toutes les conditions préalables à une transformation économique rapide au cours de la prochaine décennie… [mais] l’importance de la numérisation et de l’économie numérique pour la croissance et la transformation structurelle, l’optimisation des résultats financiers en Afrique ne peut être surestimée », déclare-t-elle, ajoutant :

« Selon les estimations, il représenterait actuellement 15,5% du PIB mondial et devrait atteindre 25% du PIB mondial d’ici moins de dix ans [et] les pôles d’innovation numérique du continent, tels que le Silicon Savannah à Nairobi et Kumasi Hive au Ghana, sans parler de plus technologies axées sur des solutions, telles que Flutterwave, qui a permis le traitement mondial des paiements au Nigéria via une plate-forme unique et transparente. En 2018, cette application a traité des transactions d’une valeur de 1 milliard de dollars ».

« De tels développements numériques peuvent avoir un effet transformateur sur l’économie en réduisant les obstacles à l’entrée sur le marché, en élargissant le marché des entreprises, en créant des emplois et en stimulant le commerce intérieur et extérieur de biens et de services », souligne-t-elle.

Zouhair Chorfi, Secrétaire général du Ministère marocain des finances et nouveau Président du Comité d’experts de la CoM, ajoute :

« La numérisation est une grande opportunité pour l’Afrique. Elle peut transformer l’Afrique en accroissant sa compétitivité, en promouvant une forte intégration et en réduisant le coût des affaires. Le Maroc est prêt à jouer son rôle ».

Son prédécesseur, lsadig Bakheit llfaki Abdalla, dit également : « Avec l’avènement de l’ère du numérique, l’Afrique peut faire un bond et utiliser les nouvelles technologies pour faire avancer le développement durable du continent ».

L’évènement a débuté par un dialogue politique ministériel de haut niveau sur le thème de 2019 lui-même - qui a donné le ton aux discussions de la semaine, qui sera axé sur l’utilisation des technologies numériques pour mobiliser les ressources nationales de l’Afrique, renforcer la compétitivité et accélérer la croissance dans tous les secteurs du développement.

La Conférence offrira également aux délégués une plate-forme pour examiner les politiques fiscales relatives à la mise en œuvre de la ZLECA. Adopté le 21 mars 2018, il faut désormais 2 ratifications supplémentaires sur 22 pays membres pour que l’Accord entre en vigueur et voit le bloc commercial réaliser, entre autres, un Produit intérieur brut supérieur à 3 milliards de dollars et la création de 300 000 dollars directs et de plus de 2 millions de dollars d’emplois indirects. La plus grande économie d’Afrique, le Nigéria et le pays hôte, le Maroc, sont parmi ceux qui n’y ont pas encore ratifié.

La semaine verra également un large éventail de sessions et d’évènements parallèles. Parmi les points saillants, on peut citer le lancement du Rapport économique sur l’Afrique de la CEA 2019 - qui évalue la performance de la politique budgétaire et analyse les défis et les opportunités en Afrique. Il y aura également le lancement du Réseau africain Fintech ; une table ronde sur le développement du commerce et du secteur privé à l’ère du numérique.

La problématique hommes-femmes, les jeunes et le changement climatique sont également au centre des débats, ainsi que de l’attention particulière des Nations Unies à l’appui de l’Année des réfugiés et des personnes déplacées de l’Union africaine aux fins de renforcement. La Conférence annuelle Adebayo Adedeji, nommée en l’honneur du défunt Professeur Adebayo Adedeji, ancien Secrétaire exécutif de la CEA qui a servi le plus longtemps est un autre fait saillant. La conférence rendra hommage à la contribution du défunt penseur au discours sur le développement sur le continent africain.

 

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Note aux rédacteurs :

À propos de la Commission économique pour l’Afrique (CEA)

Créée en 1958 par le Conseil économique et social (ECOSOC) des Nations Unies, la CEA est l’une des cinq commissions régionales et a pour mandat d’appuyer le développement économique et social de ses États membres, d’encourager l’intégration régionale et de promouvoir la coopération internationale pour le développement de l’Afrique.

La CEA fournit également des services consultatifs techniques aux gouvernements africains, aux organisations intergouvernementales et aux institutions. En outre, elle élabore et promeut des programmes d’aide au développement et joue le rôle d’agent d’exécution pour les projets opérationnels pertinents. Composée de 54 États membres, et jouant double rôle en tant qu’organisme régional de l’Organisation des Nations Unies et en tant que partie intégrante du paysage institutionnel régional en Afrique, la CEA est bien placée pour apporter une contribution unique au problème du développement du continent. La CEA a son siège à Addis-Abeba (Éthiopie) et des bureaux à Rabat, Lusaka, Kigali, Niamey, Yaoundé et Dakar.

Site Web : www.uneca.org

A propos de la conférence des ministres

La 52ème  session de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique a lieu au Palmeraie Golf Palace à Marrakech, au Maroc. Le Comité d’experts commencera le mercredi 20 mars et se terminera le vendredi 22 mars 2019. La réunion ministérielle de ladite Conférence se tiendra les lundi 25 et mardi 26 mars 2019. La vingtième session du Mécanisme de coordination régionale pour l’Afrique (MCR-Afrique) et les manifestations parallèles auront lieu les samedi 23 et dimanche 24 mars 2019 au même endroit.

 

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