Secteur privé: quel rôle pour le développement industriel ?

 

Sur le panel de discussion ce dimanche dans la salle de congrès du Hilton hôtel à Abuja, d’éminents spécialistes de l’économie: Khaifala Marah, ministre des Finances et du Développement économique de la Sierra Leone, Patrick Chinamasa, ministre des Finances du Zimbabwe, Khaled Hanafy, ministre de l’approvisionnement et du Commerce intérieur de l’Egypte, Ibrahim Mayaki, secrétaire exécutif de l’Agence du Nepad, Sarah Alade, gouverneur par intérim de la Banque centrale du Nigeria. Ils ont échangé sur le thème intitulé : « Capacités et institutions en faveur du développement industriel : le rôle des secteurs public et privé ». Il était question de montrer que le partenariat public-privé est important dans la construction de l’industrialisation. Mais qu’il y a des préalables à garantir pour l’établissement d’un partenariat efficient : la confiance, la transparence, la mise en œuvre des recommandations et le suivi-évaluation a énuméré Sarah Alade. Ibrahim Mayaki partage cet avis et fustige «  la mentalité de fonctionnaire », entretenue par l’Etat à l’endroit du secteur public et qui  s’arrime guère avec les exigences du secteur privé ». Pourtant l’Etat demeure un acteur clé dans la prospérité des entreprises. « C’est au gouvernement de tracer la voie à suivre et de tisser un lien fort avec son secteur privé », a expliqué Patrick Chinamasa.

Dans ce rôle, a souligné le ministre des Finances du Zimbawé, les gouvernements doivent identifier des piliers d’investissements : la construction des infrastructures par exemple, la lutte contre le déficit énergétique, la valorisation des matières premières. Il revient aux gouvernements d’élaborer des politiques crédibles et cohérentes et de prendre un engagement sincère  pour l’industrialisation. Cela passe par le soutien ou les facilités à accorder pour le  financement des PME. De même on leur conseille d’avoir à cœur la construction des institutions fortes, la mise en place des structures de promotion de son économie avec des mécanismes concrets. La Sierra Leone a dû prendre des mesures fermes pour contrôler ses ressources naturelles exploitées anarchiquement. De même, le pays a facilité le développement d’une culture d’entreprenariat et l’investissement dans la formation, a témoigné le ministre. Sarah Alade a insisté sur la nécessité d’instaurer entre le public et le privé, une politique économique crédible et l’obligation de rendre compte qui sont les fondements de l’attrait des capitaux.

Les panélistes ont reconnu que le secteur privé n’est pas exempt de reproches. Ici, les efforts sont aussi à faire pour aboutir à un partenariat solide avec le public. On recommande par exemple aux acteurs privés d’opérer des choix d’investissement pertinents, de proposer des projets bien conçus, d’avoir une bonne planification de développement et de disposer d’un fonds propre conséquent. De même, il leur est demandé de mieux cibler les objectifs et d’être plus alerte pour trouver des marchés.