« L’adoption des statuts du FMA, est une victoire »

 

Pierre Titti, ministre délégué auprès du ministre des Finances, chef de la délégation camerounaise, tire les leçons de la Conférence d’Abuja.

 

Quel bilan faites-vous de la participation du Cameroun à la 7e Conférence annuelle conjointe UA/CEA des ministres des Finances, de la Planification et du Développement économique qui vient de se tenir à Abuja ?

La participation camerounaise a été  d’un très bon niveau. La délégation que j’ai conduite s’était préparée de manière à optimiser la présence du Cameroun. Les sujets débattus étaient d’intérêt hautement économique et concernaient les stratégies que les pays doivent mettre en place pour impulser l’industrialisation. On a parlé aussi des approches innovantes de financement, des flux financiers illicites, etc. Nous sommes heureux de dire qu’enfin, le dossier du Fonds monétaire africain (FMA) dont le siège est à Yaoundé, a pu être vidé au niveau des experts mais, également au niveau de la Conférence des ministres et la résolution adoptée par cette Conférence est de pouvoir soumettre le dossier au sommet des chefs d’Etat prévu en juin prochain. La validation des statuts à ce stade par la Conférence des ministres est à la fois une victoire et une responsabilité pour le Cameroun et l’Afrique.

Quels étaient les points de blocage en ce qui concerne les statuts du FMA?

Il faut dire que ce dossier a connu beaucoup de péripéties liées aux préoccupations d’un certain nombre de géants de l’économie africaine, par rapport aux questions de souscription du capital et de gouvernance d’entreprise. Le Cameroun a réussi à leur expliquer qu’en fait, leurs  préoccupations étaient déjà prises en compte dans les dispositifs des statuts du FMA, qui prévoient notamment dans l’article 37 entre autres que le conseil d’administration est libre de proposer les ajustements nécessaires pour prendre en compte l’évolution quelconque dans les préoccupations des Etats. Finalement, au moment de l’adoption, il n’y a pas eu d’observation particulière.

Deux étapes importantes restent à franchir : la validation de ces statuts par les chefs d’Etat et l’obtention de la ratification par les pays. Comment le Cameroun va-t-il s’y prendre ?

Il faut souligner que le FMA, bien qu’ayant son siège à Yaoundé, est avant tout un dossier de l’Union africaine. Il est important de le rappeler pour faire comprendre que le Cameroun ne porte pas seul ce dossier. C’est un dossier qui doit être porté à l’échelle du continent, même si le Cameroun y a un intérêt particulier. De toutes les façons, le Cameroun continuera de faire ce qu’il a commencé : activer sa diplomatie silencieuse et efficace.

Propos recueillis à Abuja par Jeanine FANKAM

Pierre Titti : « Le Cameroun continuera à activer sa diplomatie silencieuse et efficace ».