Développement de l’Afrique - L’appel à l’action
Abuja, 31 mars 2014 - Les participants à la Conférence ministérielle d’Abuja se sont séparés dimanche avec la ferme résolution d’engager la transformation structurelle du continent.
Lors de la conférence de presse qui a clôturé la 7è réunion annuelle conjointe de la Conférence des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et de la Conférence des ministres de l’Economie et des Finances de l’Union africaine (UA), le propos introductif de Carlos Lopes, secrétaire exécutif de la CEA s’est achevé par une phrase simple, mais qui résonne comme une interpellation. « L’heure est venue pour l’Afrique de passer à l’action », a-t-il déclaré. Pendant les travaux, les experts, puis les ministres, ont tracé la voie à suivre pour engager définitivement l’Afrique sur la voie de la maîtrise de son destin économique. Il est question de dépasser les 5 à 6% de taux de croissance annuelle enregistrés ces dernières années dans plusieurs pays du continent, pour atteindre les 7%, seul à même d’impacter positivement sur la vie quotidienne des populations. A ce sujet, il a été question de créer des filets sociaux pour réduire la pauvreté qui frappe celui de laissés-pour-compte de la croissance, créer des emplois, investir massivement dans la mise en place des infrastructures, moderniser l’agriculture, trouver des sources alternatives de financement, mettre en place les institutions financières africaines notamment la Banque centrale africaine, la Banque africaine d’investissement et le Fonds monétaire africain.
Le consensus a été trouvé sur la nécessité d’industrialiser les économies africaines. Qui dit industrialisation, dit disponibilité des infrastructures dont l’énergie n’est pas la moindre. La promotion des énergies renouvelables a donc été recommandée. Il a également été suggéré la mise en place d’un système de mesure de la productivité et de la compétitivité pour suivre les progrès accomplis et procéder à des comparaisons inter-pays et inter- régions. Un plaidoyer a été fait en faveur de la gestion axée sur les résultats dans l’exécution des programmes.
S’agissant des mécanismes de financement des économies du continent, les gouverneurs des banques centrales africaines, réunis à Abuja, ont décidé d’accroître leur contribution dans le financement des projets. L’adoption par la Conférence des ministres des statuts du Fonds monétaire africain dont le processus était grippé depuis plusieurs années est un signal fort que l’Afrique est déterminée à avancer.
Jeanine FANKAM, envoyée spéciale à Abuja.
Un bilan positif a été dressé.