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L’Afrique est dotée d’abondantes ressources naturelles, renouvelables ou non, mais elle n’en exploite qu’une toute petite partie. Ces ressources naturelles pourraient énormément contribuer à la croissance économique et à la réduction de la pauvreté. Prises dans leur ensemble, les ressources naturelles peuvent être une malédiction ou une bénédiction, suivant la façon dont les pays qui en disposent en assurent la gouvernance et la gestion.
De nombreux ouvrages se sont penchés sur les conflits suscités entre États par les ressources naturelles, considérées le plus souvent par universitaires et politiciens comme étant à la racine des conflits en Afrique. Mais les conflits actuels ou potentiels que peuvent susciter entre les pays leurs ressources transfrontalières n’a pas beaucoup retenu d’attention. Il convient d’observer que la ruée sur ces ressources et la concurrence qu’elles suscitent entre pays industrialisés et en voie d’industrialisation ont encouragé acteurs nationaux et internationaux à s’en assurer le contrôle. Alors que les pays d’Afrique s’engagent sur la voie de la transformation économique structurelle et de l’industrialisation, leur demande de ressources naturelles, notamment non renouvelables, va aussi augmenter. Une des conséquences de cette demande accrue de ressources naturelles est la possibilité qu’elle se traduise par la réapparition d’anciens différends frontaliers ou l’émergence de nouveaux conflits au sujet des ressources transfrontalières, renouvelables et non renouvelables.
Le différend qui oppose actuellement le Ghana et la Côte d’Ivoire à propos d’anciennes querelles au sujet de leurs frontières maritimes, depuis que le Ghana a commencé ses activités de prospection et de production du champ pétrolier de Jubilee dans l’océan Atlantique, est un autre bon exemple de ce type de discordes transfrontalières, au sujet de ressources naturelles. De même, la Somalie a assigné le Kenya devant la Cour internationale de justice à cause des riches ressources en pétrole et en gaz sur leurs frontières maritimes. Le conflit opposant la République démocratique du Congo (RDC) et l’Angola au sujet de leurs frontières maritimes a commencé quand le Gouvernement de RDC a contesté la demande de l’Angola de repousser la frontière de son plateau continental de plus de 200 km, l’enjeu étant des milliards de barils de pétrole. Les différends qui se prolongent entre les pays riverains du bassin du Nil ou les tensions qui ne cessent de s’enflammer entre le Nigéria et le Niger au sujet de barrages sur le fleuve Niger pour la production hydroélectrique sont autant de cas d’espèce. Ce ne sont ici que quelques exemples de différends transfrontaliers actuellement en cours au sujet de ressources naturelles, d’autres pourraient se trouver dans d’autres parties du continent où les différends frontaliers risquent de surgir dès que des ressources naturelles de haute valeur y seront découvertes.
C’est pour réaliser les objectifs de ses programmes de recherche sur les conflits et le développement que la CEA a décidé d’organiser un dialogue de haut niveau sur les Différends au sujet des ressources naturelles transfrontalières en Afrique : politiques, institutions et expériences de gestion. On espère que ce dialogue de haut niveau offrira aux pays et aux CER la possibilité de se familiariser avec les connaissances figurant dans les rapports et d’avoir des échanges d’expériences au sujet de leurs propres stratégies et politiques en réaction aux liens entre conflits et développement. Le dialogue de haut niveau proposé vise à permettre aux principaux acteurs et aux États membres de prendre la pleine mesure des résultats de cette étude. Les objectifs spécifiques sont les suivants :
Permettre aux décideurs de haut niveau d’avoir des échanges sur les expériences et les enseignements de leurs pays et transfrontaliers ;
Cartographier l’ampleur et les modèles des ressources transfrontalières sujettes à conflits ;
Analyser et expliquer les politiques et pratiques actuelles de gestion des ressources transfrontalières ;
Formuler des conclusions et recommandations au sujet de la prévention et de la gestion de conflits suscités par des ressources transfrontalières
Le dialogue de haut niveau est coorganisé par l’Institut des affaires étrangères du Ministère kenyan des affaires étrangères et du commerce international. Les participants au dialogue de haut niveau sont des représentants des États membres, des fonctionnaires de la Commission de l’Union africaine, des envoyés spéciaux, des membres du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, ainsi que des experts, des universitaires, des membres de groupes de réflexion et d’établissements de recherche, des organismes des Nations Unies et des partenaires du développement.
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Pour plus d'informations, veuillez contacter:
Mr. Jalal Abdel-LatifHead of the governance and Human Security ClusterCapacity Development Division,Economic Commission for AfricaP.O. Box 3005Addis Ababa, EthiopiaTel: + 251-11- 544 3367Email: jabdel-latif@uneca.org