Note conceptuelle

« La promesse de Paris » représente une tentative de conceptualiser le rôle de l’Afrique dans la gouvernance mondiale du changement climatique et de positionner le changement climatique à la fois comme une contrainte pesant sur le potentiel de développement de l’Afrique et comme une possibilité de transformation structurelle des économies africaines. Les pourparlers sur le climat exploreront les possibilités d’une nouvelle prospérité de l’Afrique dans le contexte du changement climatique, les façons de la déclencher et les rôles des différents pays à cet égard au moyen de leur contribution à la gouvernance climatique mondiale.

L’évolution du cadre de la gouvernance climatique mondiale (la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques – CCNUCC – et le Protocole de Kyoto qui lui est associé) a été complexe et pas toujours dénuée de controverse. Depuis l’apparition du changement climatique comme le problème le plus grave et le plus complexe du développement humain, des progrès appréciables ont été accomplis dans l’élaboration d’un cadre mondial au sein duquel l’humanité pourrait collectivement trouver des solutions aux innombrables problèmes posés par le changement climatique et traduire ces solutions en mesures nationales et territoriales. Diverses politiques et diverses activités ont été conçues et sont menées en réponse au changement climatique. Cela va du Mécanisme pour un développement propre aux plans nationaux d’action pour l’adaptation (NAPA), aux plans d’action nationaux et aux initiatives REDD et REED++. Toutes ces réponses élaborées dans le contexte du Protocole de Kyoto de la CCNUCC cherchent à limiter l’émission de gaz à effet de serre dans l’atmosphère tout en soutenant l’action menée pour s’adapter aux effets du changement climatique qui se manifestent déjà de plusieurs façons différentes.

À ce jour, l’impact de la gouvernance climatique mondiale est mitigé. Les rapports d’évaluation successifs du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) relèvent que si des progrès sont bien accomplis dans de nombreux domaines de la définition d’une réponse mondiale au changement climatique, cela ne suffit pas. Il faut faire plus, d’urgence, pour éviter un changement climatique catastrophique. Le cadre de la gouvernance climatique mondiale doit devenir plus robuste et poser des bases solides pour que l’humanité réponde au changement climatique, et la question est urgente. Le discours mondial cherche actuellement à limiter à 2ºC d’ici à 2050 l’augmentation de la température due aux émissions anthropogéniques de gaz à effet de serre. Cependant, tout indique que, pour l’Afrique et pour les petits États insulaires en développement, des augmentations de la température qui dépassent 1,5ºC sont déjà catastrophiques. Le seuil de 1,5ºC est l’application du principe de précaution établi dans la CCNUCC, mais les interprétations ultérieures et les réinterprétations de la Convention ont révisé à la baisse l’ambition de réduction des émissions. Quel a été le rôle de l’Afrique dans ce processus? Comment la formulation actuelle de l’ambition de éduction des émissions dans l’optique de la Conférence de Paris reflète-t-elle les différents intérêts et aspirations des Parties à la Convention? Comment l’accord de Paris résoudra-t-il le problème de la fracture manifeste entre les intérêts des pays développés et ceux des pays en développement? Comment les intérêts de l’Afrique seront-ils formulés et reflétés dans l’accord qui prendra la relève du Protocole de Kyoto? Readmore...