L’Afrique doit prioriser l’adaptation au niveau local

Paris, 2 décembre 2015 (ClimDev-Afrique) - L’appel vient d’être lancé à la COP 21, au cours d’une session parallèle sur le Financement de l’adaptation aux changements climatiques en Afrique. Une rencontre organisée par le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD).

« Le constat est clair. Il y a un réel besoin de financement des communautés au niveau local, car celles-ci représentent entre 60 et 70% de la population africaine ». Ces propos d’un expert avisé de la résilience en Afrique, n’a pas manqué de capter l’attention de plus d’une centaine de participants, venus prendre part à cette réflexion. Selon lui, investir aujourd’hui dans le climat n’est pas une spéculation, mais il faut surtout agir au niveau des communautés locales.

Une thèse bien partagée par Luc Gnacadja, ancien secrétaire exécutif des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, pour qui la problématique sur le financement du climat en Afrique, doit d’abord partir des priorités, c’est-à-dire l’adaptation aux changements climatiques. Il relève cependant que  les moyens de mise en œuvre de l’adaptation à ces changements climatiques, doivent être mis à la disposition des communautés locales, des communes et des collectivités territoriales décentralisées.

L’ancien secrétaire exécutif des Nations Unies sur la lutte contre la désertification ajoute que lorsqu’on parle d’adaptation et de résilience, on s’adresse prioritairement à la gouvernance nationale et locale. « Il faut que ces ressources viennent au niveau des communes, de manière planifiée afin que les maires par exemple puissent les utiliser de manière équitable », a- t-il martelé.

Selon la Banque Mondiale, le coût de l’adaptation aux changements climatiques dans les pays en développement est significatif. Les pays développés se sont engagés à renforcer leur soutien pour l’adaptation des pays en développement, notamment les PMA et PIED qui sont peu responsables du dérèglement climatique mais en paient le prix. Les pays développés ont annoncé à ce jour un total de 3 milliards $ pour les fonds multilatéraux dédiés à l’adaptation. La majeure partie des fonds approuvés au bénéfice des projets d’adaptation provient du Programme pilote pour la Résilience climatique (PPCR) qui relève du Fonds d’investissement climat de la Banque mondiale. Une autre partie importante provient du Fonds pour les pays les moins avancés (FPMA), qui est administré par le Fonds pour l’environnement mondial. Le Fonds spécial pour les changements climatiques (FSCC) et le Fonds pour l’adaptation (FA) ont également accru leurs financements dédiés à l’adaptation depuis l’année dernière. Il existe aussi une nouvelle initiative dédiée à l’adaptation : le programme d’adaptation pour l’agriculture paysanne (ASAP), hébergé par le Fonds international pour le développement agricole (IFAD) et doté d’un budget de 353 millions $. Les contributions des pays développés à ces fonds restent toutefois timides et, à l’échelle mondiale, l’adaptation demeure sous-financée. Il y a également le   Programme ClimDev-Afrique qui est une initiative de la Commission de l'Union Africaine (CUA), de la Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA) et de la Banque Africaine de Développement (BAD). Il a été mandaté au plus haut niveau par les dirigeants africains. Le programme a été établi pour assurer une base solide quant à la réponse de l'Afrique aux changements climatiques, et travaille en étroite collaboration avec d'autres institutions et partenaires africains et non-africains spécialisés dans le domaine de climat et développement.

 

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