Addis-Abeba, le 15 juillet 2015 (CEA) - Lors d’une table ronde sur Les perspectives régionales de mise en œuvre du Programme de développementdurable et de transformation ambitieux, le 14 juillet, à Addis-Abeba, les participants ont convenu de la nécessité pour tous de l’importance de revoir comment les moyens d'accès au financement, les problèmes de créances et des risques financiers sont gérés à l’échelle mondiale.
Le secrétaire exécutif de la CEA, Carlos Lopes, souligne que l'Afrique connaît la croissance la plus forte en tant que continent, mais ne s’en contente pas car la qualité n’y est pas et souligne que les dirigeants africains désirent une prise de position très différente sur l'APD, qui s’est amoindrie par rapport à leurs ambitions et moins que les transferts de fonds ou flux financiers illicites (FFI) qui sortent de l'Afrique. Cependant, les transferts d'argent vers l'Afrique restent beaucoup plus coûteux que dans le reste du monde, et la fraude fiscale, la rechercha de rentes et les négociations mal traitées pour l'extraction de ressources naturelles amoindrissent davantage ses ressources.
Alicia Bárcena, Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) qui a également appelé à la mise en place d'un cadre global de restructuration de la dette, déclareque ces problèmes ne sont cependant pas spécifiques à l'Afrique et qu’ en Amérique latine, les investissementsreprésentent autant que les flux financiers illicites (150 pour les investissements contre 160 pour les flux financiers illicites).
Selon le Ministre des finances jordanien, Ahmed Fakhouri, il faut agir et améliorer les critères d'admission des pays, qui prennent leurs situations en compte; il explique les efforts fournis par son pays pour protéger son économie et planifier les prochaines étapes vers les ODD malgré soncontexterégionaldifficile qui connaît le ratio de réfugiés par habitant le plus élevé dans le monde et un manque d'eau extrême.
Selon le Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale pour l'Asie de l’Ouest(CESAO), Rima Khalaf, la Jordanie n’est pas l’exception dans le monde arabe: avec 40% des États engagés dans des conflits et le foyer d'origine de la moitié des réfugiés dans le monde, il faut aux pays arabes à eux seuls, 650 milliards de dollars américains pour réaliser les ODD.
Le Secrétaire exécutif de la Commission économique et sociale pour l'Asie et le Pacifique (CESAP), Shamshad Akhtar, déclare que nous devons faire plus attention à la gouvernance au niveau sous-national car l’accès au financement à ce niveau y est faible.
Pour sa part, le Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Europe (CEE-ONU), Christian Friis Bach, déclare que les besoins pour un développement au niveau mondial sont énormes, 75 mille milliards de dollars sont nécessaires seulement pour les infrastructures.
Pour le prix Nobel, Joseph Stiglitz, il dit: qu’il est important d'avoir un débat sur ces questions, pour voir comment nous pouvons faciliter le financement de manière à mieux gérer les risques, améliorer le développement et accroître le bien-être dans les pays en développement; et ajoute que ceci est un gros problème, alors que d'énormes économies restent inexploitées en raison d'une surabondance, de besoins énormes d'investissement, d'éducation et la lutte contre le changement climatique restent problématiques.
Il souligne également que les marchés financiers ne tiennent pas compte du risque à long terme en raison des exigences du marché, des banques et ainsi de suite.Il nous faut aller à contre-courant au lieu d'aggraver la situation en allant dans la même direction.
Les secrétaires exécutifs des cinq commissions régionales des Nations Unies (CEA, CEE, CEPALC, CESAP et CESAO) et ministres des finances de diverses régions qui se sont réunis en marge de la Conférence sur le financement du développement,ont partagé leurs expériences et préoccupations sur les moyens de financement pour la transformation et le développementdurable. Ils ont également partagé les meilleures pratiques et les leçons apprises sur les moyens de mettre en œuvre des politiques et initiatives de développement pour attirer des financements supplémentaires en vue du développement, débloquer des ressources pour atteindre les Objectifs de développement durable, notamment par le biais de financements novateurs, en canalisant les flux privés en appui au développement durable, d’aborder les échappatoires fiscales et de réduire les flux financiers illicites.
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