789 (XXIX). Renforcement des systèmes d'information en vue du redressement et du développement durable de l'Afrique

 

La Conférence des ministres,

 

            Convaincue que l'information est vitale pour le redressement et le développement durable de l'Afrique,

 

            Préoccupée par le sous-développement du secteur de l'information et de la documentation dans de nombreux pays africains et par l'insuffisance des ressources financières et matérielles qui lui sont allouées pour assurer sa croissance,

 

            Accueillant favorablement la décision 48/453 de l'Assemblée générale en date du 21 décembre 1993 qui recommandait la fourniture d'un personnel suffisant et de ressources appropriées au sous-programme de la Commission économique pour l'Afrique sur la mise en place de systèmes d'information, à compter de son budget-programme pour l'exercice biennal 1994-1995,

 

            Rappelant la résolution 1992/51 du Conseil économique et social en date du 31 juillet 1992 relative à la nécessité de fonder les activités de la Commission économique pour l'Afrique sur un système de données et d'information judicieux et la résolution 1993/67 du Conseil économique et social en date du 30 juillet 1993 relative au sous-programme de la Commission économique pour l'Afrique sur la mise en place de systèmes d'information,

 

            Rappelant également sa résolution 716 (XXVII) du 12 mai 1991 relative à la mise en oeuvre d'une approche intégrée de l'information pour le développement, en date d'avril 1992, et sa résolution 766 (XXVIII) du 4 mai 1993 relative au renforcement des systèmes d'information pour le développement en vue de la coopération et de l'intégration en Afrique, en date d'avril 1993, adoptées par la Conférence des ministres,

 

            Se félicitant de l'appui continu fourni par le Centre de recherche pour le développement international ainsi que du nouvel appui apporté par le Gouvernement néerlandais et la Fondation Carnegie de New York aux activités du Système panafricain d'information pour le développement en vue de renforcer les capacités des Etats membres en matière d'information,

 

            Se félicitant également de l'approbation donnée par le Conseil des ministres des Etats d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique au projet "Technologie de l'information pour l'Afrique" en vue d'un examen plus poussé par l'Union européenne dans le cadre de la Convention de Lomé IV,

 

            Consciente de la nécessité de renforcer les centres sous-régionaux d'information pour le développement de la Commission pour qu'ils fournissent des informations à l'appui de la coopération et de l'intégration économiques régionales,

 

            Notant avec satisfaction  les efforts déployés par le Système d'information pour le développement de la Commission économique pour l'Afrique pour ce qui est de fournir une assistance technique aux Etats membres et de satisfaire les nombreuses demandes dans ce domaine,

 

            Notant également avec satisfaction que les activités relatives à la mise en place de systèmes d'information pour le développement ont été pleinement intégrées au budget-programme de la Commission,

 

            Notant cependant avec préoccupation que la Commission a mené depuis 1984 des activités dans ce domaine au titre du budget ordinaire, sans que des ressources soient fournies à cet effet,

 

            Consciente de la réduction des fonds extrabudgétaires alloués à la mise en place et à l'utilisation des systèmes et techniques d'information pour le développement,

 

            Notant avec une grande préoccupation la situation financière précaire des activités de la Commission dans ce domaine devant les besoins importants des Etats membres et la nécessité urgente de mettre fin à la dépendance à l'égard des sources de financement extrabudgétaires,

 

            1.         Lance un appel aux Etats membres pour qu'ils reconnaissent qu'il est primordial de développer leur secteur de l'information en:

 

            a)          Adoptant des politiques nationales en matière d'information et d'informatique; et

 

            b)         Allouant des ressources suffisantes au budget national pour assurer l'indispensable croissance nécessaire de ce secteur;

 

            2.         Demande instamment aux Etats membres d'approuver l'utilisation de nouvelles techniques de communication électronique afin de permettre à l'Afrique d'accéder pleinement au système mondial d'information;

 

            3.         Demande instamment en outre aux Etats membres de formuler leurs besoins en matière de mise en place de systèmes d'information en:

 

            a)          Accordant la priorité à la mise en place de systèmes d'information en utilisant leurs chiffres indicatifs de planification nationaux du Programme des Nations Unies pour le développement, ainsi que le mécanisme des services d'appui technique, le cas échéant;

 

            b)         Tenant compte des activités d'information pour le développement dans leurs annonces de contributions au Fonds d'affectation spéciale des Nations Unies pour le développement de l'Afrique;

 

            c)          Utilisant, chaque fois que possible, les dispositions financières de la Convention de Lomé IV à cette fin;

 

            4.         Lance un appel pressant à l'Union européenne pour qu'elle examine favorablement le projet du Système panafricain d'information pour le développement approuvé par le Conseil des ministres des Etats d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique qui lui a été soumis pour financement;

 

            5.         Lance un appel aux donateurs pour qu'ils appuient aussi bien les initiatives nationales que les activités de la Commission visant à renforcer les capacités des pays africains en matière d'information pour le développement;

 

            6.         Approuve le projet de programme de travail pour la période 1995-1996 en matière de mise en place de systèmes d'information tout en exhortant la Commission à continuer de jouer son rôle de premier plan dans les domaines des systèmes et sciences de l'information, de la technologie de l'information et de la télématique afin d'appuyer les efforts faits par l'Afrique pour assurer le développement durable;

 

            7.         Encourage la Commission, grâce à ses activités de mise en place de systèmes d'information, à renforcer son rôle de coordination pour faciliter l'échange d'informations intra-africain en guise d'appui à l'intégration économique régionale en établissant des normes et règles de compatibilité, en collaboration avec les autres organisations compétentes;

 

            8.         Demande au Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Afrique d'allouer des ressources supplémentaires au titre du chapitre 20 au sous-programme sur la mise en place de systèmes d'information et de statistique conformément à la recommandation de la Deuxième Commission[i];

 

            9.         Demande également au Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l'Afrique de rechercher des ressources supplémentaires sous forme de contributions volontaires pour les centres régionaux d'information pour le développement de la Commission dans le cadre du sous-programme sur la mise en place de systèmes d'information et de statistique;

 

            10.        Demande en outre à l'Assemblée générale, dans l'esprit de sa décision 48/453 et compte tenu de l'importance de la mise en place de systèmes d'information pour le développement de l'Afrique, d'autoriser la création de trois postes d'administrateur à la classe P3, P4 et P5 et de  quatre postes d'agent local afin de permettre la réalisation des activités prévues au sous-programme de la Commission sur la mise en place des systèmes d'information, à compter de son budget-programme pour l'exercice biennal 1994-1995.

 

                                                                                                                                         291ème séance,

                                                                                                                                                4 mai 1994.




[i].A/C.2/48/L.50/Rev.1.