Les États africains réclament une introspection et plus de créativité

Addis-Abeba, le 26 mars 2015 (CEA-CUA) – La réunion a exhorté les délégués présents aux réunions annuelles de la huitième conférence du Comité technique spécialisé de l’Union africaine chargé des finances, des affaires monétaires, de la planification économique et de l’intégration et de la conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique de la Commission économique pour l’Afrique qui se déroule actuellement à Addis-Abeba que le financement du développement doit être une initiative menée par les africains.

Le Programme «UA 2063» sur la planification, la mobilisation et le financement du développement, étant le vif du sujet, les délégués se sont penchés sur les moyens de mise en œuvre et ont convenu que la mobilisation de ressources nationales au lieu de compter sur les donateurs extérieurs est le moyen le plus sûr pour l'Afrique s’approprier son développement. Pour financer les infrastructures, l'agriculture; l'intégration régionale; la production; la santé et l'éducation, les Africains et les panélistes présents doivent puiser dans leurs coffres.

M. Mandla Madonsela, directeur de la planification stratégique de la CUA déclare que les Africains doivent s’approprier leur  programme de développement et ainsi proposer des stratégies novatrices dans un nouveau contexte mondial comme en témoignent les crises financières, la croissance économique et la lassitude des donateurs.

Le Président de la séance, le Dr Hamisi H. Mwinyimvua, Secrétaire permanent adjoint au ministère des finances de la Tanzanie, a rappelé les acteurs que le Programme «UA 2063»  aspire à la prospérité, l'intégration, la bonne gouvernance, la sécurité, le développement centré sur les personnes et une forte identité culturelle sur le continent. Toutefois, les intervenants ont mis en garde que ces aspirations seront vaines sans les ressources africaines pour les financer.

Élargir l'assiette fiscale, modifier le rôle des banques centrales, améliorer la collecte des impôts, établir des liens plus étroits entre public et privé, optimiser la collecte de l'épargne, alterner les sources d'économies, développer des chaînes de valeur et encourager le développement des petites et moyennes entreprises sont les solutions trouvées pour mobiliser des fonds en Afrique.

Le Programme «UA 2063» souligne également l'importance des processus et institutions démocratiques de développement capables, l'appropriation de la population du processus, un leadership responsable, des institutions sensibles qui ont changé les attitudes; en plus d’une perspective panafricaine qui constitue un des ingrédients nécessaires à la transformation de l'Afrique.

Les délégués approuvent à l’unanimité que c’est la responsabilité de chaque État africain de faire face aux défis de développement mais reconnaissent que la mobilisation des ressources financières nationales est une question de volonté politique. Les États membres montrent leur inquiétude en ce qui concerne la mise en œuvre de ce plan ambitieux qui suggère une disponibilité d’énormes capacités. Les obstacles et mesures pour parvenir à l'intégration régionale constituent également des facteurs majeurs.

Les représentants ont également déclaré que la mise en œuvre doit avoir un processus de suivi approprié avec des éléments solides de suivi et d'évaluation intégrés. Un délégué a noté que sans réformes institutionnelles, toute solution aux défis du développement est vouée à l’échec. Les données et compétences de planification nécessaires à la mise en œuvre dudit programme doivent également être identifiées.

La séance souligne que la mise en œuvre du Programme «UA 2063» présente des risques majeurs à savoir les conflits, les inégalités économiques, les flux financiers illicites en provenance d'Afrique, la mauvaise gestion des diversités écologiques, le terrorisme et l'extrémisme religieux, une jeunesse inexploitée, une hausse des décès due aux maladies et les problèmes liés au  changement climatique.

Publié conjointement par la CEA et la CUA