Addis-Abeba, le 29 Mars 2015 (CUA-CEA) -Une communauté d’acteurs dans le domaine des statistiques, réunis dans la capitale éthiopienne, vient de lancer un appel aux gouvernements africains de reconnaître les données ouvertes fournies par les communautés d’utilisateurs crédibles comme complément au travail que font les bureaux nationaux de statistiques. Ceci dans l’optique d’aider les gouvernements dans la prise des décisions et la fourniture des services, mais aussi pour l’engagement des citoyens.
Lors de la réunion, qui était organisée dans le contexte de la conférence conjointe des ministres de la planification et des finances de la CUA-CEA de cette année, les intervenants appartenaient aux diverses communautés des données. Ils ont débattu sur la pertinence de la révolution des données pour le continent, ont proposé un Consensus sur les données en Afrique, susceptible de soutenir les Etats membres à formuler des politiques de développement inclusives fondées sur des preuves tangibles et quantifiées.
Parmi les points d'action proposés pour la révolution de données de l'Afrique, ces acteurs ont insisté sur: l’élaboration des systèmes d’enregistrement des faits d’état civil efficaces et la reconnaissance des rôles joués par diverses parties prenantes dans l‘écosystème’ des données afin de mettre en place une feuille de route pratique pour la création et l’appropriation des données.
Au cours de la Conférence de Haut Niveau, ayant produit le Consensus, le Secrétaire Exécutif de la CEA, M. Carlos Lopes a déclaré que les efforts devraient être faits pour élargir le travail des fournisseurs des données pour les rendre utiles en vue de la conception stratégique des politiques mais aussi pour promouvoir un discours qui reflète les réalités de l'Afrique.
"La véritable révolution consiste a savoir comment nous nous assurons que nos données statistiques sont modernisées, plus précises, que nous partageons des expériences entre nous pour faire de ce réseau un groupement extrêmement puissant et que nous canalisons efficacement nos énergies, surtout sur les deux piliers que sont : la comptabilité nationale et les statistiques démographiques, » a-t-il ajouté.
Mais cela ne peut être réalisé sans avoir à investir dans les technologies de collecte des données modernes et offrir à des jeunes, qui sont d’ailleurs très avertis à propos des technologies, l'espace pour générer, analyser et utiliser les données, a observé M. Babatunde Osotimehin, Directeur Exécutive du Fonds des Nations Unies pour la Population.
«Les jeunes doivent être au cœur de la révolution des données; et en s’appuyant sur leur dynamisme, en tirant profit de leurs connaissances, leur créativité, leur énergie et leur esprit d’innovation, nous construirions un avenir que nous voulons pour nous-mêmes en Afrique ", a-t-il souligné.
Pour le Dr. René N’Guettia Kouassi, Directeur des Affaires Economiques au sein de la CUA, la révolution des données est extrêmement indispensable à l’Afrique; et pour cause, elle favorisera la production des données statistiques de qualité, centrées sur la personne humaine – ce qui est de nature à éclairer les gouvernements africains et même les populations africaines dans leur prise des décisions.
Les autres panélistes de haut niveau qui ont honoré l'événement sur la révolution des données incluent M. Trevor Manuel, vice-président de la branche sud-africaine du Groupe Rothschild et ancien ministre des Finances ainsi que M. Beejaye Kokil, Directeur de la Division des statistiques économiques et sociales de la Banque africaine de développement.
Publié conjointement par la CEA et la CUA