Addis-Abeba, le 5 mars 2015 - L’adoption de la proposition du Groupe de travail ouvert pour les objectifs de développement durable lors de la soixante-neuvième session de l’Assemblée générale des Nations Unies (2014) a ouvert la voie aux négociations intergouvernementales sur le programme de développement pour l’après-2015. Pour faciliter le processus, une résolution a été adoptée, faisant de la proposition du Groupe de travail la base principale des négociations intergouvernementales sur le programme de développement pour l’après-2015. Le Président de l’Assemblée générale a nommé deux co-modérateurs, l’Ambassadeur Macharia Kama et l’Ambassadeur David Donoghue (respectivement représentants permanents du Kenya et de l’Irlande aux Nations Unies) et les États membres ont défini les modalités ainsi que le programme de travail concernant les négociations intergouvernementales. Ils ont convenu que le document final des négociations contiendrait quatre éléments, notamment: i) une déclaration; ii) les objectifs et cibles de développement durable; iii) une description des moyens d’action et du partenariat mondial pour le développement durable; et, iv) les modalités de suivi et d’examen. Dans ce contexte, les négociations se tiendront sur une base mensuelle à partir de janvier 2015 jusqu’au Sommet de septembre 2015.
Les deux premières séances de négociation ont eu lieu en janvier et février 2015, aboutissant à des résultats important qui vont influencer et faciliter le processus de négociation. Les résultats de la session de négociation de janvier, qui était une séance d’inventaire, précisent que la proposition du Groupe de travail Ouvert restera la principale base de négociations. Cependant, il est prévu un processus de raffinage ou de « vérification technique » des objectifs et cibles. La mise au point d’indicateurs mondiaux pour les objectifs de développement durable sera dirigé par la Commission de statistique de l’ONU, en collaboration avec l’Équipe spéciale des Nations Unies ; les États membres auront l’occasion de contribuer à ce processus au cours de la séance de négociation de mars. Toutefois, les États membres ont réitéré la nécessité d’assurer la cohérence des objectifs de développement durable avec les mécanismes connexes, tels que le financement du développement et du changement climatique.
La deuxième session de négociations a eu lieu en février 2015 et s’est focalisée sur l’énoncé déclaratif des objectifs de développement durable. Les co-modérateurs ont distribué un document portant sur les éléments essentiels pour réussir les objectifs de développement durable et un document de travail relatif à la Déclaration sur le nouveau programme de développement, afin de guider les discussions entre les États membres. Les délégations ont fait des interventions sur les deux documents, afin de garantir que la Déclaration soit complète, concise, pratique et visionnaire. L’un des co-modérateurs a précisé que le document de travail relatif à la Déclaration serait « un document sans statut », mais serait utilisé dans la création de l’avant-projet des conclusions du Sommet.
L’Afrique dans le processus des négociations sur l’après-2015
Sous les auspices du Comité de haut niveau sur le programme de développement pour l’après-2015, l’Afrique s’organise pour s’engager efficacement dans les négociations sur l’après-2015. Lors de la réunion du Comité de haut niveau de janvier 2015, le Groupe des négociateurs africains de New York a été chargé de négocier au nom de l’Afrique et des termes de référence ont été élaborés pour le groupe. Un Bureau de cinq représentants permanents est établi, avec des négociateurs en chef nommément désignés pour chacun des éléments du document final. Le Groupe des négociateurs africains fera rapport à l’ensemble du Groupe africain à New York, ainsi qu’aux chefs d’État par le biais du Comité de haut niveau, et le Président du Bureau du Groupe des négociateurs africains fera périodiquement rapport au Président du Comité de haut niveau par l’intermédiaire du secrétariat du Comité. La Commission de l’Union africaine jouera le rôle de secrétariat et de coordonnateur du soutien des partenaires tels que l’Agence du NEPAD, la CEA, le PNUD, la BAD et le FNUAP. Elle servira d’interface entre le Groupe des négociateurs africains à New York, et d’autres capitales stratégiques (Bruxelles, Genève, entre autres). En discutant le pouvoir de négociation de l’Afrique, il a été convenu que le Groupe des négociateurs africains négociera dans le cadre du G77. Mais l’accent a été mis sur la nécessité pour l’Afrique de négocier d’une voix commune, objective et unifiée. Dans ce contexte, il a été rappelé que la position de l’Afrique sur le programme de développement pour l’après-2015 sera basée sur la Position africaine commune.
Rôle de la CEA
La CEA fait partie du noyau de l’équipe technique et du secrétariat du Comité de haut niveau, soutenant le processus de l’après-2015 depuis 2011. Elle continuera de fournir un soutien technique au Comité de haut niveau et au Groupe des négociateurs africains tout au long du processus de négociations. En tant que membre de l’Équipe spéciale des Nations Unies, la CEA a proposé un certain nombre d’indicateurs (tenant compte de la Position commune africaine sur le programme de développement pour l’après-2015) dans le cadre de l’exercice continu d’élaboration des indicateurs mondiaux. En outre, la Commission organise une consultation à l’échelle du continent sur le financement du développement, dont les conclusions alimenteront les consultations menant à la troisième Conférence internationale sur le financement du développement, en juillet 2015. Ce sera une étape importante pour influencer les moyens de mise en œuvre des objectifs de développement durable.