Lancement du programme africain de recherche sur le climat

Addis-Abeba (Éthiopie), 4 mars 2014 (CEA) – Le lancement très attendu du programme Recherche sur le climat pour le développement a eu lieu en marge de la réunion de la Conférence ministérielle africaine sur la météorologie (AMCOMET), qui s’est tenue à Praia (Cabo Verde) le 23 février 2015.

Présidant à ce lancement, M. Pa Ousman Jarju, Ministre gambien de l’environnement, des changements climatiques, des ressources hydriques, des parcs et des milieux naturels, à la tête du Groupe des pays les moins avancés, a souligné le rôle central que joue la recherche sur le climat dans l’orientation du développement et de la formulation des politiques en Afrique.

Il a appelé à ce que l’initiative s’attaque d’urgence aux problèmes rencontrés dans les secteurs fondamentaux du développement, notamment l’agriculture, l’énergie et les ressources en eau. Au sujet de la réduction des risques de catastrophes, le Ministre a noté que les informations climatologiques et les services d’information climatologique sont des méthodes solides de réduction des risques de catastrophe.

Concernant la structure de gouvernance du programme Recherche sur le climat pour le développement, Mme Fatima Denton, Directrice de la Division des initiatives spéciales de la Commission économique pour l’Afrique a fait remarquer que pour des raisons de bon sens économique et de bon fonctionnement du programme, il y aura adéquation parfaite entre les recherches, les politiques et le programme si ce dernier est abrité par le Centre africain sur les politiques en matière de climat (CAPC), sous la supervision de l’AMCOMET et du reste des institutions continentales de ClimDev-Afrique, notamment la Commission de l’Union africaine et la Banque africaine de développement. M. Joseph Intsiful, expert principal en climatologie au CAPC, a plaidé en faveur de l’utilisation du nouveau programme pour servir de base au développement, à l’élaboration des politiques et aux prises de décisions.

M. Elijah Mukhala du Bureau régional de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) de Nairobi, a assuré du soutien constant de l’OMM aux initiatives africaines telles que le programme Recherche sur le climat pour le développement, les services climatologiques et météorologiques mondiaux, et la rédaction du document stratégique de l’AMCOMET.

M. Ernest Asi Afiesimama, scientifique nigérian spécialiste de l’environnement et du climat, a rappelé comment l’idée du programme avait cheminé depuis qu’elle avait été évoquée pour la première fois, lors des travaux de la première Conférence africaine sur le climat, qui a lieu à Arusha (Tanzanie) en octobre 2013.

Les politiques, la planification et les pratiques fondées sur les données factuelles et scientifiques sont essentielles pour assurer que les mesures d’adaptation minimisent les effets négatifs de la variabilité du climat et des changements climatiques sur les différents systèmes humains, naturels et socio-économiques, et pour faire en sorte que le développement soit durable, plus résilient et moins vulnérable face aux incidences négatives des changements climatiques.

Les principales difficultés auxquelles est confrontée la communauté scientifique africaine qui mène des recherches climatologiques sont le manque crucial de scientifiques formés, le manque d’expertise pour comprendre et prévoir les mécanismes moteurs du climat dans le temps et l’espace, les insuffisances des réseaux d’observation, et la faiblesse des capacités de communication et de traitement des données.

C’est en partie pour surmonter ces difficultés que la Conférence africaine sur le climat de 2013, organisée par le Programme mondial de recherches sur le climat, le CAPC et l’Université de Dar es-Salaam, a posé les premiers jalons du programme Recherche sur le climat pour le développement. L’événement avait réuni plus de 300 participants, dont des décideurs, des représentants des agences de financement des recherches, des scientifiques de différentes disciplines, et des professionnels de l’Afrique et du monde entier.

Comme suite à l’accord, conclu précédemment à Marrakech en octobre 2014, de former un secrétariat commun composé du CAPC, de l’AMCOMET et de l’OMM et hébergé par le CAPC, un comité sera établi pour en définir les modalités de mise en œuvre.

Publié par la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA).