Les économies de l’Afrique centrale 2009
Les pays membres de la CEEAC comme ceux de l’Afrique subsaharienne ont obtenu, au cours de la dernière décennie de bons résultats en matière de croissance et de stabilité macroéconomique. Par exemple, la croissance a atteint un taux moyen de plus de 10% pendant les cinq dernières années soit quatre points de pourcentage de plus que la moyenne de l’Afrique subsaharienne. L’inflation quant à elle est passée en dessous de deux chiffres jusqu’au début de l’année 2008, avant l’augmentation des cours du pétrole et des produits alimentaires. Ces évolutions positives ont été la conséquence de la mise en oeuvre des réformes économiques solides d’une part, et d’une conjoncture internationale particulièrement favorable, marquée par la hausse des cours des produits de base qui représentent près de 85% du total des recettes à l’exportation de l’Afrique centrale, d’autre part.
Dans le contexte actuel, ces progrès économiques, fruits de sacrifices importants, risqueraient probablement d’être remis en cause et certains Objectifs du Millénaire pour le Développement seraient compromis. En effet, comme le reste du monde, l’Afrique centrale subit déjà les conséquences négatives de la crise financière et économique internationale. Selon nos prévisions, basées sur l’hypothèse d’un cours moyen du baril de pétrole de 52 dollars américains, la croissance de l’espace CEEAC en 2009 devrait se contracter pour la première fois depuis le début de la décennie pour s’établir à -0,2%. Ce recul de la croissance sous-régionale résulte de la combinaison de la baisse de la demande d’exportations, de celle des cours des produits de base notamment ceux du pétrole, ainsi que de la raréfaction des flux financiers externes. Si ces prévisions se confirmaient, elles signifieraient pour l’Afrique centrale l’arrêt d’une période de croissance quasi ininterrompue de près de dix ans.