Brazzaville, le 6 novembre 2020 - Le Gouvernement congolais a officiellement lancé la Plate-forme africaine de communication et d’information pour la santé et l’action économique (ACIP), un outil continental qui vise à exploiter des données anonymes en temps réel sur le COVID-19 afin d’éclairer la prise de décision aux niveaux national et régional.
Lors du lancement virtuel d’ACIP au Congo, le 6 novembre 2020, le Ministre des postes, des télécommunications et de l’économie numérique du pays, Léon Juste Ibombo, a décrit la plate-forme comme un outil « centré sur les personnes » qui renforcera les efforts en cours de son gouvernement pour assurer la sécurité et le bien-être des citoyens.
« Les données anonymes collectées via cette plate-forme fourniront des informations et des analyses pertinentes sur les problèmes liés au COVID-19 et au bien-être socio-économique de notre population », dit M. Ibombo.
ACIP a été développé par la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et ses partenaires afin de renforcer la capacité des gouvernements africains à communiquer et à interagir avec les citoyens dans l’atténuation et la gestion des effets socio-économiques de Covid-19. L’initiative à l’échelle de l'Afrique est soutenue par le Président Denis Sassou Nguesso, de la République du Congo.
La Secrétaire exécutive de la CEA, Vera Songwe, félicite le Président congolais pour son « leadership exemplaire dans ce projet » et exhorte d’autres dirigeants à se joindre à l’initiative continentale, qui « a pour objectif de toucher plus de 600 millions d’abonnés mobiles en Afrique ». Le déploiement de la phase I en cours couvre les utilisateurs mobiles dans plus de 23 pays, représentant plus de 80% du total des utilisateurs mobiles en Afrique.
La plate-forme mobile utilise un service interactif, basé sur du texte, à code court (USSD) et un service de Réponse vocale interactive (IVR) pour atteindre 100% des utilisateurs mobiles, quels que soient le type de téléphone, de technologie ou de mode de service. Elle intègre à la fois des informations à large bande en ligne et à bande étroite mobile et facilite la collaboration entre les opérateurs de réseaux mobiles pour servir les populations locales.
Andrew Rugege, qui dirige le Bureau régional de l’UIT pour l’Afrique, déclare que la capacité d’ACIP à « tirer parti du pouvoir de l’Intelligence artificielle » en fait un « jalon » essentiel dans la lutte contre le COVID-19. Il encourage les pays africains à « prendre l’exemple du Congo et à mettre en œuvre cette plate-forme » qui les aidera à atteindre des millions de personnes.
C’est la première fois que les principaux opérateurs de télécommunications en Afrique, notamment Airtel, MTN, Orange et Vodafone, collaborent au niveau continental pour atteindre plus de 80% des 850 millions d’abonnés mobiles en Afrique.
« ACIP est un bon exemple de Partenariat public-privé pour le bien social. Nous félicitons le Congo d’être devenu la nation pionnière à mettre en œuvre cette initiative continentale. En tant qu’entreprise panafricaine, nous pensons que chaque Africain mérite d’être connecté et en sécurité », affirme Ayham Mousasa, PDG de MTN Congo.
Le PDG d’Airtel Congo, Alain Kahasha, félicite également le Gouvernement du Congo pour sa « décision louable » de tirer pleinement parti de cette « plate-forme qui donne au peuple congolais accès à des informations en temps opportun, ce qui leur permettra de rester à l’abri du COVID-19 ».
Dans un message lu, au nom du directeur du CDC-Afrique, Akhona Tshangela - Responsable du programme CDC - dit que « partager les bonnes informations avec les citoyens joue un rôle clé pour garder nos communautés bien informées de l’évolution de la situation de la pandémie mondiale. Cette plate-forme aidera le Gouvernement congolais à prendre des décisions fondées sur des données lorsqu’il intervient dans les zones touchées ».
Un lancement continental de ladite plate-forme a eu lieu en juin 2020 sous la direction des présidents guinéen et congolais. Plus de 400 participants y ont participé, dont de hauts représentants gouvernementaux, des chefs d’institutions, de grands opérateurs de téléphonie mobile, le CDC-Afrique, l’OMS, l’UIT, Smart Africa, la Banque mondiale, Covington & Burling et le Partenariat mondial pour les données du développement durable.
Les bases de ce service ont été posées dans plusieurs pays et le déploiement se poursuivra pays par pays. La plate-forme améliorera la capacité des gouvernements à acquérir des données excellentes et opportunes tout en assurant la protection des données personnelles. Chaque pays conserve la pleine propriété et l’accès à ses données nationales. Les canaux mobiles, USSD, IVR et SMS sortants seront fournis gratuitement à tous les utilisateurs mobiles.
Parallèlement, le COVID-19 souligne l’urgence avec laquelle l’Afrique doit agir pour améliorer la vitesse et l’accès à Internet afin d’assurer la continuité dans des domaines clés tels que l’économie, la santé et l’éducation pendant de telles pandémies. Les pays qui souhaitent rester compétitifs dans l’économie mondiale s’adaptent rapidement aux technologies 5G, qui représenteront environ 55% des abonnements mobiles en Amérique du Nord, 43% en Asie du Nord-Est et 30% en Europe occidentale d’ici 2024.
La capitale du Congo, Brazzaville, fait partie des 10 villes africaines dans lesquelles la CEA, en collaboration avec les gouvernements, les agences de régulation des télécommunications, les opérateurs de réseaux et de télécommunications, envisage de lancer des tests 5G avant un lancement commercial à l’échelle du continent.
« Le Congo tient à tirer pleinement parti des multiples avantages des technologies 5G qui contribueront, entre autres, à apporter environ 2 200 milliards de dollars à l’économie mondiale au cours des 15 prochaines années (GSMA-2019) », déclare le Ministre Ibombo.
Se prononçant sur le potentiel de la 5G à améliorer les activités socio-économiques grâce à une économie numérique améliorée, le Secrétaire général de l’ONUDI, Li Young, dit que « les efforts de l’Afrique visant à tester et mettre en place des infrastructures technologiques numériques pertinentes méritent le ferme soutien de la communauté internationale », et que « l’UIT peut contribuer à la recherche de technologies et à l’attraction d’investissements pour l’adoption de la 5G ». Il salue le travail de la CEA et réaffirme la disponibilité de l’ONUDI à poursuivre sa collaboration avec la CEA pour faire progresser le programme numérique de l’Afrique.
La République du Congo est également appelée à accueillir un Centre régional sur l’intelligence artificielle (IA), qui sera créé avec le soutien de la CEA et de ses partenaires. Le centre aidera à améliorer la recherche sur l’IA et à explorer son potentiel de transformation dans des secteurs tels que la banque, la santé, l’agriculture et les transports, entre autres au Congo et en Afrique dans son ensemble.
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