L’économie politique d’une transition vers l’économie verte en Afrique
La Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20) a identifié l’économie verte comme l’une des nombreuses approches du développement durable, précisant notamment que l’économie verte doit « contribuer à l’élimination de la pauvreté et à la croissance économique durable, améliorer l’intégration sociale et le bien-être de l’humanité, et créer des possibilités d’emploi et de travail décent pour tous, tout en préservant le bon fonctionnement des écosystèmes de la planète. (Nations Unies, 2012, par. 56). Dans leur position commune pour la Conférence Rio+20, les pays africains ont fait valoir que la transition vers une économie verte pourrait contribuer à la réalisation du développement durable et ont souligné la nécessité que l’économie verte s’appuie sur des impératifs de développement national.
Depuis Rio+20, plusieurs pays africains ont adopté des stratégies de croissance verte et poursuivent un processus de croissance verte dans certains secteurs (CEA, 2013a, p. 13). En juin 2015, plusieurs pays avaient élaboré des plans d’action ou des stratégies d’économie verte au niveau national, ou étaient en voie de le faire. Il s’agit notamment de l’Afrique du Sud, de l’Éthiopie, du Kenya, du Mozambique, du Rwanda, du Sénégal et de la Tunisie. Plusieurs pays ont en outre réussi à intégrer l’économie verte dans la planification du développement national. Au Kenya, par exemple, la stratégie et le plan de mise en oeuvre de l’économie verte font désormais partie du plan à moyen terme pour 2013-2017. Il est entendu que, pour réussir la transition vers l’économie verte, les processus nationaux de planification du développement doivent être replacés dans le contexte de l’économie verte. Pour la plupart des pays, une croissance inclusive et une croissance économique plus à même de lutter contre la pauvreté constituent la priorité. D’autres pays, soucieux que les impacts sociaux et l’inclusivité aillent au-delà de la création d’emplois verts, plaident en faveur d’une protection sociale plus large pour ceux qui seront affectés de manière négative par l’économie verte.