Yaoundé, le 1er juillet 2020 (CEA) – Il serait judicieux pour les Etats membres de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) de ne pas rater la date butoir du 1er janvier 2021 pour l’opérationnalisation de la suppression des surcouts sur l’itinérance mobile pour booster les efforts d’une relance économique dans la sous-région dans un monde post-COVID-19, estime le Bureau sous-régional pour l’Afrique centrale de la Commission économique pour l’Afrique (CEA).
Après neuf (09) ans de travail technique et de plaidoyer sur l’itinérance mobile sans surtaxes nationales en Afrique centrale en collaboration avec l’Union internationale des télécommunications (UIT), la CEA se félicite de la validation, cette année, du projet de Règlement communautaire relatif à l’itinérance et aux tarifs sur les réseaux de communications électroniques mobiles ouverts au public pour la mise en place d’un réseau unique en zone CEMAC.
La validation dudit projet, par les Ministres en charge des télécommunications de la zone, répond à la volonté exprimée par les Chefs d'État de la CEMAC et traduite dans le deuxième plan opérationnel de leur Programme économique régional (PER) 2017-2021, adopté par le Conseil des Ministres de l'Union Économique de l'Afrique Centrale (UEAC) en février 2017 à N’Djamena, à savoir la mise en place d'un Réseau Téléphonique Unique en zone CEMAC.
Cette vision découlait aussi de la Déclaration de Brazzaville des Ministres des TIC de la CEEAC de novembre 2016 relative à la mise en place effective de ce système d'itinérance sous-régional en étroite collaboration avec la CEEAC, la CEA, l'UIT et l'Association des régulateurs des télécommunications d’Afrique centrale dénommée ARTAC.
Selon M. Giuseppe Renzo D’Aronco, économiste au Bureau sous-régional de la CEA pour l’Afrique centrale en charge de ce dossier, « cette étape décisive que vient de franchir la zone CEMAC en optant pour une itinérance communautaire, constitue un outil de communication sans frontière et un vecteur d'intégration régionale susceptible d'améliorer de façon significative la vie au quotidien des citoyens en déplacement la zone CEMAC et, conséquemment une opportunité de renforcement de la libre circulation des personnes, des biens et des capitaux. »
La question de suppression des frais de roaming (voix et data) de téléphonie mobile en zone CEMAC est d’autant plus actuelle face compte tenu de la généralisation des outils de communication alternatifs (WhatsApp, Skype, etc.) et de la baisse envisagée des couts de communications dans la zone CEMAC estime M. D’Aronco
«La lutte contre COVID-19 pousse résolument la numérisation de notre monde à pas de géant, les économies notre sous-région après cette pandémie auront plus que jamais besoin d’une transformation digitale rapide avec des outils de communication de qualité accessibles et abordable aux citoyens. »
Il ajoute que la baisse des couts des services téléphoniques mobiles, surtout de l’itinérance mobile jouera un rôle majeur d’une relance économique qui dopera la productivité et développera diverses les prestations de services, au profit de l’opérationnalisation de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), qui promet d’accélérer le développement de l’Afrique par l’accroissement du volume du commerce intra-africain.
Il est à noter qu’une mise en place du roaming sans surcouts depuis 2014 entre des pays de Communauté d’Afrique de l’Est, a réduit les surtaxes sur l’itinérance à un maximum de 10 centimes de dollar par minute pour les appels sortants ou rentrants en itinérance, résultant en une augmentation exponentielle du Traffic mobile, donc des transactions des affaires entre les peuples de ces pays.
Or, en Afrique centrale, surtout dans la zone CEMAC, le coût moyen d’un appel sortant en itinérance est de 689 FCFA la minute, soit environ 1,33 dollars – des tarifs rédhibitoires pour la facilitation des affaires dans la sous-région.
Certains pays de la sous-région, notamment le Gabon et la Congo, ont déjà initié la suppression de frais de roaming entre eux par le biais d’accords bilatéraux. Pour sa part, le Cameroun était en voie de signer un accord de suppression de frais de roaming avec le Gabon avant l’avènement de la crise sanitaire mondiale.
La CEA encourage les Etats membres de la CEMAC de s’assurer (i) que ce régime d’itinérance ne connaisse aucun report et que l’expérience s’étende aux pays de la CEEAC qui ne sont pas dans la zone CEMAC, afin de booster les efforts globaux vers l’intégration totale de l’Afrique centrale et (ii) qu’il soit mise en place un plafonnement du prix des appels sous-régionaux et des envois de SMS à court terme.
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