Profil STEPS Algérie
D’une moyenne de 1,6 % au cours de la décennie 1990, le taux de croissance du PIB est passé à 3,7 % en moyenne entre 2000 et 2014. Cette période a été marquée par un rattrapage important en ce qui concerne la réalisation d’infrastructures. En effet, les dépenses d’équipement sont passées de 20 % des dépenses de l’État à la fin des années 1990 à 40 % entre 2006 et 2014. Durant cette phase de prospérité tirée par le cours élevé du pétrole, la dépense publique a connu un essor très important. Les dépenses de personnel et les dépenses sociales, composées essentiellement de subventions (alimentaires, énergie, logement), ont été un vecteur important de la hausse des dépenses publiques, notamment à partir de 2011, atteignant leur niveau le plus élevé, soit 45,8 % du PIB en 2015.
Avec la chute brutale des cours du pétrole en 2014 et la persistance de ce choc, la soutenabilité du modèle de croissance du pays a été confrontée à une dégradation rapide des finances publiques et de la balance courante. Le solde budgétaire a accusé un déficit de -15,3 % en 2015, ramené successivement à -13,2 % en 2016 et -8,8 % en 2017. Le solde de la balance courante, positif jusqu’en 2014, est passé de -4,4 % en 2015 à -16 % en 2016.
Avec les ajustements budgétaires réalisés par le gouvernement pour faire face à la dégradation des finances publiques, la croissance a ralenti en 2017, passant à 1,6 %, contre une moyenne de 3,4 % durant la période 2010-2016. Ainsi, les efforts d’investissement public n’ont pas eu l’effet escompté sur les capacités de développement endogène du pays. L’investissement privé n’y a d’ailleurs pas pris le relai de l’investissement public ; il ne dépasse guère 10 % de l’investissement total. Le secteur industriel, hors hydrocarbures, reste peu développé, contribuant pour moins que 5 % au PIB. Les exportations hors hydrocarbures ne se sont pas diversifiées, et leur part dans les exportations totales est inférieure à 5 %, alors que les exportations d’hydrocarbures sont en baisse.
Face à cette situation, et avec une pression démographique qui pose des enjeux majeurs, notamment en matière de création d’emplois, l’Algérie doit accélérer sa transformation structurelle.