Le webinaire discute des effets du coronavirus sur la planification macroéconomique

Dakar, Sénégal, le 7 mai 2020 (CEA) - La crise actuelle de coronavirus incite les planificateurs économiques à repenser l’économie mondiale et la planification macroéconomique, tant du point de vue régional que national, déclare la Directrice de l’Institut africain de développement et de planification économique (IDEP), Mme Karima Ben Soltane.

Dans ses remarques lors d’un webinaire sur les « Principes de la planification macroéconomique : durabilité et urgences sanitaires », tenu le 7 mai dans le contexte de la riposte africaine à la crise mondiale actuelle, Mme Soltane indique que ne laisser personne pour compte signifie s’adapter au présent pour garantir un avenir inclusif.

Elle dit que la crise de COVID-19 est une véritable sonnette d’alarme, en particulier pour ceux qui financent le développement.

« Une planification efficace est importante car nous cherchons à renforcer la capacité des États membres à prévenir, répondre et atténuer les obstacles à la réalisation des Agendas 2030 et 2063. Bâtir des sociétés durables et inclusives reste crucial même en ces jours très difficiles de coronavirus », déclare Mme Soltane.

Les discussions au cours du webinaire portent sur les taux / régimes de croissance actuels et la nécessité de créer des sociétés durables et inclusives, en relation avec des économies résilientes en Afrique.

Le Directeur par intérim de la Division des politiques macroéconomiques, de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Bartholomew Armah, souligne l’importance des raisons pour lesquelles la Commission plaide pour un moratoire de la dette de deux ans pour tous les pays africains à la lumière de la pandémie.

Il dit que la CEA plaide également pour des subventions afin de soutenir les groupes vulnérables et renforcer le secteur bancaire.

Le Coordonnateur du Centre africain pour la politique commerciale (ATPC), de la CEA, David Luke, déclare que les services sociaux et sanitaires ne sont pas des priorités immédiates dans la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), mais que les pays pourront toujours soumettre des listes de services avec libéralisation dans ce secteur.

« C’est le moment de tirer le meilleur parti de la ZLECA, compte tenu du fait que le PIB mondial de l’Afrique dépend particulièrement du commerce de ses produits de base », affirme M. Luke.

Le Conseiller économique du Président de la République du Sénégal et ancien Directeur exécutif du FMI, Daouda Sembene, quant à lui, propose des conseils sur les mesures discrétionnaires entre les phases d’atténuation et de résolution des crises.

Concernant les phases de résolution, il souligne le fondement des options de financement pour les plans d’intervention face au COVID-19, au moyen d’évaluations réalistes des capacités de mobilisation des ressources et des perspectives de financement extérieur, associées à des plans d’urgence résilients en cas d’insuffisance de financement extérieur.

Pour sa part, la Coordinatrice résidente des Nations Unies, Lena Savelli, déclare que les 27 agences des Nations Unies au Sénégal ont uni leurs efforts pour soutenir le gouvernement conformément aux priorités du Secrétaire général des Nations Unies et à celles du pays.

Elle souligne que le pays et le monde doivent rechercher la voie à suivre et cibler les communautés et les personnes les plus vulnérables pour s’assurer qu’elles ne soient pas laissées pour compte. Les principes des droits de l’homme ne doivent pas être oubliés alors que des interventions multisectorielles et durables à la crise actuelle sont mises en place.

Le Directeur général adjoint de l’OMC, Alan Wolff, pour sa part se concentre sur les prévisions commerciales pour 2020, montrant que le commerce mondial connaîtra une baisse de 13% à 32%, ce qui indique clairement, dit-il, que les pays africains assumeront les lourdes conséquences. La ZLECA, déclare M. Wolff, devra stimuler la reprise économique post-pandémique et le développement durable sur le continent africain, grâce à l’intensification du commerce intra-africain ainsi que les échanges avec le reste du monde.

Il recommande que les ripostes en matière de politique commerciale nationale soient axées sur la facilitation des importations de produits alimentaires et médicaux, y compris la simplification des procédures douanières pour leur entrée et la suppression des droits de douane applicables.

Le webinaire fournit une plateforme aux participants de haut niveau pour discuter les défis que les pays africains rencontrent et proposer des interventions sur mesure possibles pour aborder une planification économique efficace dans le contexte de la pandémie de coronavirus en cours.

Plus d’informations sur le webinaire peuvent être trouvées sur le site de l’IDEP : https://www.uneca.org/idep/, où vous trouverez également le lien direct pour la diffusion en direct : https://www.youtube.com/watch?v=6CzkzWGPtdE&t=60s



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