Lagos, Nigéria, le 6 décembre 2019 (CEA) - Le Forum national sur la Zone de libre-échange continentale africaine du Nigéria s’est terminé ce vendredi, à Lagos, avec les participants identifiant les enjeux clés qui doivent être abordés au niveau du Gouvernement et des entreprises avant la mise en œuvre de la ZLECA en juillet 2020 pour s’assurer que le pays bénéficie de l’Accord historique.
Le Forum, qui a réuni des représentants du secteur privé, des institutions gouvernementales et des experts clés, souligne notamment la nécessité pour le pays de mener une analyse des lacunes sur la préparation de l’État partie à la ZLECA pour une mise en œuvre réussie de l’Accord.
Les discussions ont été détaillées, spécifiques et pratiques, et ont tourné autour de la question de la mise en œuvre et des contraintes de capacité dans lesquelles les gouvernements doivent opérer. Elles soulignent que l’économie nigériane est confrontée à des réalités intérieures difficiles qui doivent être surmontées pour garantir que le secteur privé soit en mesure de rivaliser sur un marché africain libéralisé. Ces défis comprennent des taux d’intérêt élevés, une corruption, une alimentation électrique peu fiable et des infrastructures inadéquates.
Les participants soulignent qu’une étude menée au Nigéria a clairement indiqué que le coût des activités commerciales et des infrastructures matérielles figure parmi les principaux domaines prioritaires auxquels le Gouvernement doit s’attaquer, car le temps presse pour la mise en œuvre de la ZLECA.
Les petites et moyennes entreprises, conviennent-ils, devront bénéficier de la tenue d’ateliers de prise de conscience et de sensibilisation sur ce qu’est la ZLECA, en mettant l’accent sur ce qui peut être fait pour entrer dans les chaînes de valeur régionales et mondiales.
Le Forum de deux jours convient également que les questions de règles d’origine, de normes, de mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS), de règlements techniques et d’évaluation de la conformité, si elles ne sont pas bien traitées, deviendront des obstacles au commerce.
Un cadre institutionnel pour traiter les règles d’origine, les obstacles techniques au commerce (OTC) et les mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) des nationaux aux CER, en liaison avec l’Union africaine, est nécessaire. L’une des principales responsabilités de l’institution consiste à mettre en place un mécanisme de vérification des certificats d’évaluation de la conformité et des certificats de règles d’origine. Les participants conviennent que cela réglera de nombreux différends pouvant découler de recours commerciaux.
Ils conviennent également que la prise de conscience et la sensibilisation devront se poursuivre, en mettant l’accent sur le commerce informel des jeunes et des femmes, présentant les avantages de la ZLECA. Les questions de la phase II ont également été discutées, tout comme celles concernant les systèmes de paiement intra-africains et le partage d’informations sur les moyens à mettre en place pour stimuler le commerce et l’investissement intra-africains.
Dans ses remarques de clôture, l’Ambassadeur Yemi Dipeolu, Conseiller spécial du Président Buhari pour les questions économiques, affirme que la réunion est « un évènement très important qui a donné aux participants un aperçu de pratiquement tous les aspects de la ZLECA ».
Il reconnaît la nécessité pour le Gouvernement de travailler en partenariat avec le secteur privé pour répondre aux défis de compétitivité existants. Le Nigéria n’a pas encore ratifié la ZLECA qui a été signé le 7 juillet 2019 par le Président.
« Nous devons faire face aux contraintes de capacités et à tous les défis qui ont été mis en évidence avant la ratification et la mise en œuvre de la ZLECA », informe l’Ambassadeur Dipeolu.
Pour sa part, Bakary Dosso, représentant la Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique, Vera Songwe, dit qu’il est « encourageant d’être présent aujourd’hui, avec un signal clair du Gouvernement fédéral et du secteur privé, que le Nigéria est prêt à mettre pleinement en œuvre la ZLECA ».
« Ceci est le résultat du dévouement du pays à comprendre comment il peut bénéficier de la ZLECA. L’évaluation de l’impact de la préparation de la ZLECA à l’ensemble du Nigéria est une source d’inspiration, et le pays a de quoi être fier », déclare M. Dosso, ajoutant que la CEA, en partenariat avec la CUA, est prête à travailler avec le Gouvernement nigérian et le secteur privé pour faire de la ZLECA une réalité qui porte ses fruits pour le développement.
« La ZLECA offre un potentiel important pour stimuler l’intégration et le développement régional du Nigéria. Il s’agit d’un projet à long terme avec des rendements potentiels très élevés, mais comme toute autre entreprise à haut rendement, pour exploiter ces rendements, les gouvernements et le secteur privé devront investir dans le projet », déclare-t-il.
Des représentants de l’Association des fabricants du Nigéria (MAN) et de l’Association nigériane des chambres de commerce, d’industrie, des mines et d’agriculture (NACCIMA) déclarent qu’ils feront tout ce qui est en leur pouvoir pour travailler avec d’autres partenaires du secteur privé et le Gouvernement afin que le pays puisse bientôt ratifier l’Accord.
Le Forum s’est tenu sous le thème, « Une mise en œuvre efficace pour l’industrialisation et le développement économique inclusif au Nigéria ».
Publié par :
La Section des communications
Commission économique pour l’Afrique
BP 3001
Addis-Abeba (Éthiopie)
Tél. +251 11 551 5826
Adresse électronique : eca-info@un.org