Addis-Abeba, Éthiopie, le 18 novembre 2019 (CEA) - Avec des données et des preuves plus solides, les gouvernements et partenaires africains sont mieux équipés pour comprendre et planifier les risques futurs et pour suivre les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs définis dans des cadres de développement tels que le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
Telles sont les paroles prononcées, ce lundi, par Kafkas Caprazli, de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture lors d’un séminaire organisé par la Commission économique pour l’Afrique (CEA) à l’occasion de la Journée africaine de la statistique, à Addis-Abeba qui se déroule sous le thème, « Tout le monde compte : Des statistiques de qualité pour une meilleure gestion des déplacements forcés en Afrique ».
M. Caprazli indique que des données et des preuves solides sont également essentielles pour suivre les progrès du Cadre de Sendai ainsi que de l’Accord de Paris 21 sur le climat.
Le Cadre Sendai est un accord volontaire et non contraignant d’une période de 15 ans qui reconnaît le rôle primordial de l’État dans la réduction des risques de catastrophe, mais cette responsabilité doit être partagée avec les autres parties prenantes, notamment les pouvoirs publics locaux, le secteur privé et d’autres parties prenantes.
« De manière importante, ils seront également mieux placés pour répondre aux besoins des personnes déplacées », déclare M. Caprazli, dont la présentation portait sur les liens existant entre la migration, l’agriculture, la sécurité alimentaire et le développement rural.
Il poursuit : « Les enjeux que posent les données sur la migration forcée sont liés. Une approche systémique faisant appel aux normes internationales et améliorant la coopération, la coordination et l’interopérabilité des données est essentielle pour que les gouvernements et les partenaires africains comprennent, préviennent et combattent pleinement les migrations forcées lors de l’élaboration des politiques, de la planification et de la réduction des risques afin de réaliser les aspirations des Agendas 2030 et 2063.
Il ajoute que des outils appropriés permettent aux États d’élaborer des approches durables pour mettre fin au déplacement.
« La Journée africaine de la statistique est l’occasion de nous rappeler que la priorité pour le moment est de fournir aux autorités nationales et locales l’appui dont elles ont besoin pour renforcer leurs capacités techniques et financières », ajoute M. Caprazli.
Edem Kossi Kludza, Statisticien associé au Centre africain pour la statistique, de la Commission économique pour l’Afrique, affirme que près d’une personne est déplacée de force toutes les trois secondes sur le continent à la suite de conflits, de violences et de catastrophes.
« Les principales raisons des déplacements sont les conflits, les conflits armés, la guerre, la violence, les persécutions, la peur de représailles, l’incertitude politique, la mauvaise gouvernance, les injustices sociales, les violations des droits humains, le manque d’opportunités, les catastrophes naturelles, les changements climatiques, les urgences sanitaires telles que l’épidémie d’Ébola, l’insécurité alimentaire et l’extrême pauvreté », dit-il.
M. Kludza ajoute qu’en 2018, un réfugié sur deux était un enfant (111 000), beaucoup d’entre eux, seuls et sans leurs familles. L’Ouganda a signalé au cours de la même année que 2 800 enfants réfugiés âgés de cinq ans ou moins dans le pays étaient seuls, séparés de leur famille.
D’autres présentations ont porté sur la mesure statistique des personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays, l’importance de l’identification des réfugiés et des personnes déplacées et la perspective économique des déplacements forcés dans la région du Sahel.
La Journée africaine de la statistique en Afrique a été marquée sous le thème, « Tout le monde compte : Des statistiques de qualité pour une meilleure gestion des déplacements forcés en Afrique », conformément au thème de l’Union africaine pour l’année 2019 célébrée en tant qu’Année des réfugiés, des rapatriés et des personnes déplacées dans leur propre pays : Vers des solutions durables au déplacement forcé en Afrique.
Le thème reconnaît la nécessité pour l’Afrique de s’attaquer aux principaux facteurs de déplacement forcé, en particulier les conflits et la violence, les catastrophes naturelles et les changements climatiques, l’insécurité alimentaire et la pauvreté extrême, ainsi que l’injustice sociale et la mauvaise gouvernance.
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