Harare prié de déployer des stratégies pour garantir un rôle actif du secteur privé dans la mise en œuvre de la ZLECA

Harare, Zimbabwe, le 1er octobre 2019 (CEA) – Afin de tirer parti de la Zone de libre-échange continentale africaine, le Zimbabwe doit déployer des stratégies réfléchies pour garantir que le secteur privé, acteur clé de la production et du commerce, soit stratégiquement placé dans l’optique d’exploiter les opportunités commerciales plus vastes qu’offre la ZLECA avec une réduction des barrières tarifaires et non tarifaires, déclare Batanai Chikwene, Chargé des affaires économiques, à la Commission économique pour l’Afrique (CEA).

S’exprimant aujourd’hui, lors d’un atelier organisé par le Gouvernement du Zimbabwe, la Commission de l’Union africaine (CUA) et la CEA, à Harare, M. Chikwene annonce qu’il est impératif que le Zimbabwe remédie aux contraintes de l’offre limitant la capacité de production de son industrie afin de stimuler la compétitivité et la croissance.

Assurer la cohérence entre la politique fiscale, la politique monétaire, les politiques industrielles nationales et les initiatives de promotion du commerce est essentiel, dit-il aux participants.

Pour le Zimbabwe, M. Chikwene indique que la ZLECA offre de nouveaux débouchés en Afrique, au-delà de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et du Marché commun de l’Afrique de l’Est et australe (COMESA), qui sont les destinations traditionnelles du pays et ses sources d’exportations et d’importations.

« Il est temps que le secteur privé regarde au-delà des pays limitrophes du Zimbabwe et explore les possibilités de commerce et d’investissement dans le reste du continent, tant dans le commerce de biens que dans celui des services », révèle-t-il.

« Pour que les avantages de la ZLECA soient pleinement exploités, il faut que la capacité de production accrue, les chaînes de valeur régionales renforcées et l’élimination des obstacles internes à la croissance des PME suivent, de manière à ce que les entreprises zimbabwéennes puissent bien rivaliser dans le marché régional libéralisé ».

M. Chikwene informe que, par le biais d’actions stratégiques, le Gouvernement collaborant avec le secteur privé, peut tirer parti de la ZLECA pour la réindustrialisation et la diversification économique du Zimbabwe, ainsi que la promotion du secteur manufacturier et la stimulation de la production agricole.

« Des réformes clés sont nécessaires pour garantir que l’industrialisation, le commerce et les investissements génèrent des avantages optimaux pour le Zimbabwe. Celles-ci incluent des réformes dans les domaines de la facilitation du commerce, du développement des infrastructures, des réformes commerciales afin de créer un environnement plus favorable pour le secteur privé, la qualité et les normes des produits et l’environnement politique général, sa cohérence, sa clarté et sa stabilité pour faciliter l’évolution d’un secteur industriel concurrentiel, capable de saisir les opportunités découlant de la ZLECA ».

M. Chikwene félicite le Zimbabwe pour avoir figuré dans la liste des 20 pays ayant progressé dans « Doing Business 2020 ». Le pays a apporté des améliorations réglementaires dans cinq domaines pris en compte par Doing Business, dans la création d’une entreprise s’allégeant comparé à il y a quelques années.

« À mesure que les tarifs diminuent sur le marché unique africain, ce sont les réformes qui inciteront les opérateurs zimbabwéens de faire face à la concurrence mondiale », dit-il.

Il assure le Gouvernement zimbabwéen de l’appui technique continu de la CEA, en collaboration avec la CUA, afin d’aider le pays dans ses efforts pour élaborer une stratégie nationale visant à tirer parti de la ZLECA.

Beatrice Claudia Chaytor, de la Division du commerce et de l’industrie, à la Commission de l’Union africaine, indique que les opportunités qu’offre la ZLECA aux entreprises zimbabwéennes sont infinies, avec des perspectives d’une augmentation de plus de 70% du commerce intra-africain grâce au démantèlement des barrières tarifaires et non tarifaires et l’utilisation d’outils lancés lors du Sommet de l’UA, en juillet, à Niamey.

« Ces possibilités existent aussi bien pour les grands conglomérats que pour les petites et moyennes entreprises. Ces entreprises ont généralement du mal à pénétrer des marchés d’outre-mer plus avancés, mais sont bien placées pour tirer parti des destinations d’exportation régionales et peuvent utiliser les marchés régionaux comme point de départ pour une expansion ultérieure sur les marchés d’outre-mer », ajoute-t-elle.

« La ZLECA facilitera la tâche à ces MPME de fournir des intrants aux grandes entreprises régionales, qui à leur tour exploiteront les marchés d’exportation, créant ainsi des chaînes de valeur régionales dans l’ensemble du continent ».

Mme Chaytor déclare que le Gouvernement devra promouvoir la diversification économique en élaborant des politiques qui réorienteront les politiques tournées vers l’exportation de matières premières au profit de celles tournées vers la valeur ajoutée et la fabrication ; et des politiques facilitant la recherche et la découverte d’entreprises en général.

Les entreprises, dit-elle, devront collaborer entre elles et avec le Gouvernement afin de mieux s’organiser pour mieux défendre leurs intérêts, influencer les politiques et améliorer les performances des exportations, en s’appuyant sur leur voix collective pour la transformation de l’économie zimbabwéenne.

La ZLECA envisage de réunir 1,3 milliard de personnes sur le continent, créer un bloc économique de 4 000 milliards de dollars et dynamiser considérablement le commerce intra-africain.

Des représentants du secteur privé, des ministères du Gouvernement du Zimbabwe, des institutions des Nations Unies et d’autres acteurs clés ont participé à cet atelier.

 

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