New York, 10 décembre 2014 - La croissance économique mondiale devrait se poursuivre au cours des deux prochaines années, selon le rapport de l’ONU sur la situation et les perspectives de l’économie mondiale (WESP) en 2015, rendu public aujourd’hui. La croissance économique mondiale devrait atteindre 3,1 pour cent en 2015 et 3,3 pour cent en 2016 comparé au taux de 2,6 pour cent enregistré en 2014.
En dépit des conséquences de la crise financière et de l’émergence de nouveaux défis, notamment les conflits géopolitiques comme en Ukraine et l’épidémie d’Ébola en Afrique de l’Ouest, l’année 2014 a vu l’économie mondiale enregistrer un rythme modéré et inégal.
Le chômage reste historiquement élevé dans certaines régions, même s’il semble cesser d’augmenter. Alors que l'inflation mondiale reste faible, on n’est pas à l’abri des risques de déflation dans la zone euro et d’inflation élevée dans certains pays en développement. Les flux d'investissements directs étrangers restent la source la plus stable et pertinente de financement pour les pays en développement alors que les flux de capitaux mobiliers sont très sensibles aux variations pour le goût du risque.
On s’attend en 2015 à une croissance modérée du commerce avec une hausse de 4,7 pour cent du volume des importations mondiales de biens et services. En 2015, la rigueur budgétaire se poursuivra dans les économies les plus développées même si l’on observe un certain ralentissement de cette rigueur. Un dollar américain, fort restera la tendance dominante sur les marchés du change.
Selon Pingfan Hong, Directeur de la Division de l’analyse des politiques de développement du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies, alors que certains indicateurs économiques sont positifs, ce qui indique la possibilité d’un retour progressif à la croissance, de nombreux risques et incertitudes pourraient ruiner les efforts qui visent à relancer l’économie mondiale.
Pays développés
Parmi les économies développées, alors que les États-Unis connaissent une croissance économique supérieure à 2% en 2014, la situation économique en Europe reste précaire, surtout dans la zone Euro, où un certain nombre de pays frôle la récession. Au Japon, l'élan généré par un plan de relance budgétaire et d'assouplissement monétaire en 2013 s’est estompé en 2014.
L'économie américaine devrait connaître une progression en 2015-2016, avec un PIB de 2,8 et 3,1 pour cent, respectivement. L’Europe de l'Ouest Seule verra une légère progression. La région est freinée par les déboires de la zone euro, où le niveau du PIB n'a pas encore retrouver son meilleur niveau d'avant la récession. Le ralentissement prévu au Japon est principalement dû à la baisse de la consommation des ménages en raison d'une taxe à la consommation plus élevée.
Pays en développement et économies en transition
En 2014, les taux de croissance dans les pays en développement et les économies en transition ont divergé; cela est le résultat d’une forte décélération qui s’est produite dans de nombreux grands pays émergents, notamment en Amérique latine et dans la Communauté des États indépendants (CEI). En revanche, l’Asie de l'Est, y compris la Chine, n'a connu qu'une légère décélération, tandis que l'Inde en Asie du Sud a une légère hausse.
Pour les pays en développement, l'Afrique poursuivra sa croissance globale, avec une hausse du PIB de 4,6 pour cent en 2015 et 4,9 pour cent en 2016. L’Asie de l'Est, avec une croissance stable de 6,1 pour cent en 2015 et 6,0 pour cent en 2016 restera la région avec la croissance la plus forte. L’Asie du Sud devrait voir sa croissance économique se redresser progressivement, tandis que la croissance économique en Amérique latine et dans les Caraïbes devrait s’améliorer modérément. Dans la CEI, les perspectives sont faibles avec une croissance proche de zéro prévue pour la Fédération de Russie. Des prévisions régionales plus détaillées du rapport seront publiées en janvier 2015.
Risques et incertitudes pourraient faire régresser l'économie mondiale
La reprise de la zone Euro demeure précaire. Bien que le sentiment de crise se soit dissipé, de grands risques demeurent. La dynamique de croissance sous-jacente dans cette zone a ralenti au point où un évènement exogène pourrait conduire à un retour à la récession. La prochaine normalisation de la Réserve fédérale des États-Unis en matière de politique monétaire comporte des risques et incertitudes importants pour les perspectives économiques mondiales, selon le calendrier et la stratégie de la rigueur monétaire, ainsi que la réaction des marchés financiers.
De nombreux pays en développement et pays en transition semblent vulnérables à un resserrement des conditions financières mondiales, ainsi qu'une aggravation des tensions géopolitiques et une escalade de l'épidémie d'Ebola. Les cours élevés des déficits courants dans certaines grandes économies émergentes, comme le Brésil, l'Indonésie, l'Afrique du Sud et la Turquie, demeurent une préoccupation, avec la croissance rapide du crédit dans plusieurs économies émergentes. Un changement soudain du sentiment du marché, semblable à la mi-2013 et début 2014, pourrait déclencher un processus d'ajustement douloureux, surtout dans les pays avec d'importants déficits extérieurs. Un ralentissement à large assise dans les économies émergentes, en particulier un fort ralentissement en Chine, pèserait sur la performance économique dans le monde entier.
Un autre risque réside dans l'extrême volatilité des prix du pétrole qui peuvent avoir des répercussions importantes sur les pays exportateurs et importateurs de pétrole. La crise en Ukraine continue d'avoir des répercussions macroéconomiques importantes dans la région. Les situations en Irak, Libye et Syrie continuent d'entraver le développement économique et humain régional et restera la principale source d'incertitudes.
Nécessité de renforcer la coordination de la politique internationale
Le rapport dit que pour minimiser les risques et relever les défis, il est impératif de renforcer la coordination de la politique internationale. Il faut en particulier que les politiques macroéconomiques mondiales soient alignées aux fins de soutenir une croissance solide et équilibrée, créer des emplois productifs et maintenir une stabilité économique et financière à long terme.
Le Département des affaires économiques et sociales (DAES/ONU), la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), les cinq Commissions régionales des Nations Unies et l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) produise endébut de chaque année le rapport sur la situation et les perspectives de l’économie mondiale (WESP). La version complète de ce rapport sera disponible le 19 janvier.
Publié par le Département de l'information des Nations Unies