Johannesburg, 29 octobre 2013 - L’intégration monétaire ne suffit pas seule, mais qu’elle doit aussi aller de pair avec l’intégration économique, a soutenu lundi à Johannesburg, l’économiste camerounais, Fouda Ekobena Simon Yannick, lors d’un panel organisé dans le cadre de la 8ème conférence économique africaine(CEA).Introduisant une communication intitulée « politique monétaire et croissance économique dans la zone de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) ». Le paneliste a déploré la surliquidité des banques de la zone CEMAC, soulignant que cette masse monétaire influe négativement sur la croissance économique des six pays composant cette organisation.
Au niveau de la CEMAC a encore dit l’économiste camerounais, les échanges commerciaux externes ont un effet positif sur la croissance économique mais restent très faibles au niveau intra- communautaire.
M.Joseph Baricako, économiste a la Commission économique pour l’Afrique (CEA) auteur d’une communication intitulée : « Intégration régionale et croissance ; Le cas de l’Afrique centrale » présentée lors du panel, a affirmé que « l’Afrique centrale est la région la moins intégrée du continent ».
Malgré ses immenses potentialités (pétrolière, agricole, minière, hydraulique etc.), a t il rappelé, l’Afrique centrale ne parvient toujours pas à donner un sens à ses volontés d’intégration pour permettre à ses populations de tirer profit de la forte croissance tirée pour l’essentiel par le pétrole (exceptée la Centrafrique).
« L’intégration en Afrique centrale est une suite de résolutions et d’accords peu ou pas suivis mais jamais mis en œuvre », regrette M. Baricako
En Afrique centrale, ont noté des intervenants au panel, l’intégration régionale souffre de multiples embûches dont les plus criards portent sur le faible engagement politique, la faible mobilisation des ressources et la mise en application incomplète des protocoles signés nécessaires à son achèvement.
La grande difficulté qui a toujours opposés les dirigeants de la CEMAC liée a la libre circulation des biens et des personnes a été presque surmontée, a t- il rappelé, soulignant que de plus en plus les chefs d’Etat de cette partie du continent s’accordent sur les nombreux avantages qu’ils peuvent tirer de la création des communautés économiques régionales au nombre desquels de vastes marchés d’échanges, une crédibilité plus forte pour attirer les bailleurs.
Le paneliste est d’avis que l’intégration régionale peut bien être source de croissance économique en Afrique centrale.
Il invite toutefois les populations et les dirigeants à surmonter les égoïsmes nationaux en mettant en place une véritable zone de libre-échange, notamment au niveau de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEAC).
Organisée conjointement par la Banque africaine de développement (BAD), la Commission économique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), la Conférence économique africaine se tient jusqu’au 30 octobre.
Elle réunit des chefs d’État et des experts des affaires et du développement du monde entier pour débattre de l’intégration régionale en Afrique et de son rôle dans le renforcement de la croissance économique et du bien-être des populations du continent.
La conférence sera l’occasion de se pencher sur les efforts qui sont déployés dans différents secteurs et domaines, tels que la finance, le transport routier, les pools énergétiques, la gestion des ressources en eau, la convergence fiscale et la mobilité des travailleurs.