Niamey, Niger - 4 juillet 2019 - La Commission de l’Union africaine, en partenariat avec la Commission économique pour l’Afrique (CEA) et la Coalition pour le dialogue sur l'Afrique (CoDA), a organisé le tout premier Forum de la société civile 2019 sur le thème « Renforcer l’engagement de la Société civile à la ZLECA pour élargir l'inclusivité » en marge du Sommet extraordinaire de l’Union africaine sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA). Le Forum de la société civile 2019 avait notamment pour objectif de renforcer la participation des parties prenantes à la mise en œuvre de la ZLECA et d’accroître les possibilités de participation de la société civile au travail initié dans le cadre de la ZLECA. Le Forum a réuni, entre autres, des participants d’Organisations de la société civile Africaine (OSC), d’organisations de coordination du commerce pour les Organisations de la société civile et des membres du Conseil économique et social de l’Union africaine (ECOSOC).
Le Forum intervient après le dialogue multipartite organisé de la même manière que celle organisée par la CUA et la Coalition pour le dialogue sur l'Afrique (CoDA) à Addis-Abeba, en mai 2019, au cours de laquelle la Directrice exécutive de CoDA, Mme Souad Aden-Osman, a souligné la nécessité d’assistance venant des acteurs non étatiques pour la promotion de cet agenda crucial. « À plusieurs reprises, CoDA a toujours souligné la nécessité selon laquelle l’Accord est un outil essentiel pour rapprocher l’Union Africaine des populations, comme le voulaient ses pères fondateurs ».
Dans son allocution d’ouverture, le Ministre du commerce et de la promotion du secteur privé du Niger, M. Sadou Seydou, exhorte les Organisations de la société civile à affirmer leur rôle en tant que plate-forme pour les voix des citoyens dans le cadre de la ZLECA. Un tel rôle, déclare-t-il, « nécessite que les OSC apprennent à travailler ensemble et à jouer des rôles politiques complémentaires, tels que le rôle de gardiens, de défenseurs, de mobilisateurs, d’éducateurs, de chercheurs et d’analystes de politiques ». L’honorable Ministre conclut son intervention en soulignant le rôle crucial des OSC à « faire avancer nos idéaux et à soutenir notre travail aux niveaux national, régional et continental ».
Le Vice-président de la CUA, Kwesi Quartey, félicite le Département du commerce et de l’industrie pour cette initiative et fait remarquer que, si elle est mise en œuvre avec succès, « la ZLECA pourra générer des dépenses combinées des consommateurs et des entreprises de 6 000 milliards de dollars américains d’ici 2030, accélérer le développement industriel, élargir la diversification économique et faciliter la création d’emplois de qualité pour les femmes et les jeunes d’Afrique ».
S’exprimant au nom de la Secrétaire exécutif de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Mme Thokozile Ruzvidzo, Directrice de la Division du genre, de la pauvreté et de la politique sociale, indique que la ZLECA pourrait faire passer le commerce intra-africain de son niveau actuel de 16% à 52% d’ici 2022, selon les études de la CEA. Mme Ruzvidzo note toutefois que les restrictions en matière de visas et autres à l’immigration limitent la mobilité en Afrique et « font accroitre la vulnérabilité des populations de migrants et de réfugiés sur le continent ».
Au cours des échanges de panel, Mme Alice Kemunto, dirigeant une association de consommateurs basée au Kenya, appelée « Consumer Grassroots Association », dit : « Il est important que les Organisations de la société civile participent à ce processus, car elles travaillent étroitement et directement avec les populations à la base, ainsi, elles sont en mesure de faire en sorte que la ZLECA soit ressentie et mise en œuvre au niveau local ».
Le Forum reconnaît que la Zone de libre-échange continentale africaine n’est tout simplement pas une question de financement du commerce, en ce sens qu’elle implique également la mise en œuvre des infrastructures importantes telles que l’énergie, les routes et les voies ferrées, etc. Parmi les recommandations du Forum figurent, entre autres, la nécessité de mise en place de politiques nationales pour soutenir la production et la consommation de biens et les services qui seraient identifiables comme étant « Fabriqués en Afrique » en utilisant des normes de qualité, et l’importance de donner la priorité à la mise en œuvre du « passeport africain » dans le cadre du Protocole sur la libre circulation.
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