Le Cameroun est en voie de développer sa stratégie nationale pour mettre en œuvre la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAf), à la faveur d'un atelier de sensibilisation et d’information organisé conjointement par le gouvernement camerounais et la Commission économique pour l'Afrique.
Yaoundé/ Addis Abéba, le 15 avril 2019 (CEA) - Des représentants du secteur privé, du monde académique et de la société civile seront associés à cet atelier, premier du genre, qui rassemblera, du 16 au 17 avril à Yaoundé, plus de cent personnes en vue de formuler des recommandations pratiques permettant de tirer plein bénéfice des opportunités offertes par la création d’une Zone de libre-échange panafricaine.
Seront tout spécialement abordées les questions liées à l’état actuel de préparation du Cameroun pour l'entrée en vigueur de la ZLECAf, ainsi que les éventuelles conséquences pour la sous-région, notamment au regard de l’opérationnalité du tarif préférentiel de la Communauté économique des États de l'Afrique Centrale (CEEAC) et des enjeux pour l’harmonisation du tarif extérieur commun (TEC) CEEAC-CEMAC. La préparation du Cameroun pour la deuxième phase de négociation de la ZLECAf sera également au cœur des échanges, avec un accent particulier sur les questions liées à la concurrence, la propriété intellectuelle et les investissements.
Cette consultation nationale, qui intervient quelques jours après que le seuil de 22 ratifications, minimum nécessaire pour l’entrée en vigueur de la ZLECAf, ait été atteint ce 2 avril avec la ratification de la Gambie, poursuit le triple objectif de présenter l’Accord de la ZLECAf, d’en clarifier les enjeux pour le Cameroun et de mobiliser les acteurs nationaux autour de sa mise en œuvre effective. Il vise en outre à créer un espace d’échange entre les départements ministériels concernés par la ZLECAf, les syndicats patronaux, les associations des consommateurs, les organisations de la société civile et les experts spécialisés dans le commerce international aux fins de formuler des recommandations à transmettre au gouvernement.
La dimension nationale, pluridisciplinaire et multi-sectorielle de cet atelier permet de croiser les regards sur ces questions, et d’envisager avec l’ensemble des parties prenantes une insertion concertée du Cameroun dans le marché unique africain.
« Les actions que vous envisagez de mener au Cameroun viennent à point nommé et sont très pertinentes pour nos propres objectifs politiques », avait déclaré le Ministre du Commerce du Cameroun, Luc Magloire Mbarga Atangana, lors d’une réunion de préparation du forum.
Il avait maintenu qu’il est essentiel d’ouvrir des espaces de dialogue national afin de comprendre les ressorts de la ZLECAf pour l’économie camerounaise tout en abordant aussi les défis, risques et opportunités qu’elle représente pour les acteurs locaux.
Déterminée à renforcer sa coopération avec les Etats pour soutenir le processus d’intégration continentale, la CEA, qui co-organise la rencontre, estime que la ZLECAf représente un marché potentiel de 1,2 milliard de consommateurs aujourd’hui, et près de 2,5 milliards en 2050, et constitue un puissant levier apte à stimuler les exportations, l’industrialisation, la création d'emplois et la diversification économique du continent africain.
« La stratégie du Cameroun pour la ZLECAf doit s’aligner sur les plans de développement généraux du pays et devrait contribuer à la création de chaînes de valeur régionales crédibles ainsi qu’au soutien du commerce intra-africain des produits intermédiaires et manufacturés », a exhorté M. Antonio Pedro, Directeur du Bureau sous-régional pour l’Afrique centrale de la CEA.
« En termes d’intégration régionale et de commerce intrarégional, le Cameroun joue un rôle de premier plan en Afrique, en général, et en Afrique centrale, en particulier, et nous aimerions qu’il fasse partie du prochaine groupe de pays à ratifier l’accord, afin d’assumer pleinement son rôle dans le contexte du programme commercial africain », a-t-il ajouté.
L’Accord de la ZLECAf engage les pays africains à supprimer les droits de douane sur 90% des biens qu’ils produisent. Dans ce cadre, le commerce intra-africain est susceptible d’augmenter de 52,3 % d’ici à 2020 et d’attirer au Cameroun, un important flux d’investissements et d’opportunités, notamment pour certains produits comme le café, le thé, la banane, le poivre, les huiles raffinées, le savon, les produits brassicoles, le ciment, ainsi que d’autres produits manufacturés et semi-finis.
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