Marrakech, Maroc, le 24 mars 2019 (CEA) – L’appel à la participation du secteur privé pour améliorer la santé et la croissance économique de l’Afrique s’est intensifié à Marrakech ce dimanche, avec un certain nombre de ministres et de responsables africains soulignant les efforts fournis par leurs pays pour améliorer la facilité de l’environnement économique afin d’attirer des capitaux privés dans le secteur.
Les ministres de la santé et des finances du Maroc, de Gambie et d’Égypte conviennent tous que les gouvernements du continent, tout en étant la base des soins de santé primaires, ne peuvent pas tout faire seuls, ce qui rend nécessaire la participation du secteur privé pour assurer un accès de qualité à tous.
Les ministres ont pris part à une discussion de haut niveau sur « Le financement des soins de santé en Afrique - le rôle du secteur privé », qui s’est tenue ce lundi, lors de la 52ème session de la Conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique (CoM2019), de la Commission économique pour l’Afrique (CEA)..
La Ministre marocaine de la santé, Annas Doukkali, le Ministre gambien des finances et de l’économie, Mambury Njie et le Vice-ministre égyptien du Trésor, Ihab Abu Eish, soulignent les efforts de leur pays en matière de prestations de soins de santé de qualité, notamment le rôle que le secteur privé peut jouer pour compléter ces efforts.
Ils conviennent tous que les gouvernements ne peuvent pas le faire seuls, d’où la nécessité d’impliquer le secteur privé auprès des pays, afin de créer un environnement propice à des partenariats public-privé efficaces.
La Secrétaire exécutive de la CEA, Vera Songwe, déclare que le thème de la CoM2019, « La politique fiscale, le commerce et le secteur privé à l’ère du numérique : Une stratégie pour l’Afrique » s’articule autour de la réunion sur le financement de la santé en Afrique.
Elle indique que l’Afrique grandit assez rapidement avec une population en croissance, ce qui oblige les secteurs privé et public à travailler ensemble pour fournir des soins de qualité aux citoyens du continent.
« Notre secteur privé sur le continent se porte bien. Il est dynamique et actif. Faire participer le secteur privé garantit que nous œuvrons collectivement pour une Afrique en bonne santé et prospère », informe Mme Songwe, ajoutant que l’Afrique ne peut pas se permettre de continuer à exporter des emplois vers d’autres continents en consommant chaque année pour 14,7 milliards de dollars de médicaments importés.
Elle évoque également l’importance de l’ère du numérique pour contribuer à résoudre les problèmes de santé du continent, notamment en ce qui concerne l’accès aux communautés rurales ; la Zone de libre-échange continentale africaine, la politique fiscale et les environnements de bonne gouvernance et leur rôle dans l’amélioration du système de prestation de soins de santé en Afrique.
Le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibe, fait écho à ses sentiments, disant :
« Le secteur privé est un partenaire essentiel pour aider à fournir un accès à des soins de santé de qualité sur notre continent, d’autant plus que le monde évolue rapidement », ajoutant que l’innovation, largement répandue dans le secteur privé, est cruciale si l’Afrique veut réaliser ses objectifs de développement.
Pour sa part, le Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, dit que les dépenses de santé ne doivent pas être considérées comme un coût, mais comme un investissement qui permettra de sauver des vies.
« Pour concrétiser la vision du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Agenda 2063 de l’Afrique, tous les pays africains doivent investir dans la couverture santé universelle », déclare-t-il, ajoutant qu’il ne doit pas s’agir uniquement d’un accès afin d’avoir un accès mais d’un accès de qualité aux soins de santé par tous.
Les participants ont discuté du rapport « Soins de santé et croissance économique en Afrique », qui préconise une plus grande implication du secteur privé africain et des investissements dans les soins de santé.
Le rapport est une publication conjointe de la CEA, de GBCHealth et de la Fondation Aliko Dangote.
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