Performances économiques de l’Afrique - Les indicateurs sont bons, Mais les socles qui soutiennent la croissance restent fragiles

Abuja, 25 mars 2014 (CEA) -   La réunion des experts, qui précède la conférence annuelle conjointe CEA/UA des ministres africains des Finances, de l’Economie et de la Planification et du Développement économiques, s’est ouverte le 24 mars dernier à Abuja par l’évaluation des tendances économiques du continent. Abdalla Hamdok, secrétaire exécutif adjoint de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) a relevé que la croissance du PIB a baissé en Afrique, passant de 5,4% à 4,1%. Cette croissance, dans un contexte international, reste meilleure malgré la baisse qui se justifie par l’instabilité politique et les perturbations enregistrées dans la production du pétrole dans certains pays. En 2013 par exemple, la croissance économique mondiale est tombée à 2,1%. Elle devrait rebondir à 3% en 2014. L’Union européenne se projette à un taux de croissance 1,4% en 2014 contre 2,5% pour les Etats Unis. Ces données comparatives permettent d’apprécier les efforts faits par l’Afrique. Sa croissance reste néanmoins tributaire des cours des produits de base sur le marché international et de l’augmentation de la dépense publique dans les infrastructures. Des facteurs trop instables. Les aléas conjoncturels rendent fragiles les facteurs sur lesquels se fondent la croissance de l’Afrique. Les cours de matières premières, la demande du marché sont des données précaires, voire incertaines.

Pourtant, le potentiel de croissance du continent reste inexploré. Pour être solide et durable, la croissance de l’Afrique, a souligné Abdalla Hamdok, peut se fonder sur les échanges, soutenus par une politique conséquente d’ouverture du marché et du rapprochement des peuples de la même communauté économique.

Pour fonder la croissance sur des bases pérennes, les experts ont donc suggéré la mise en œuvre des stratégies visant à réduire la dépendance envers l’extérieure. D’où l’impérative nécessité d’envisager la promotion de la valeur ajoutée sur les produits de bases africains. Cela passe par la transformation des produits qui crée  des emplois décents et ajoute la plus-value qui permet de résister à la concurrence.

Les experts conseillent de mettre en place des stratégies industrielles mieux diversifiée. Ils affirment que l’amélioration de la productivité du secteur manufacturier produira le déclic.

« Il y beaucoup à retenir de l’expérience de la Malaisie, de Taïwan ou de Singapour, qui montre qu’il faut appliquer des politiques industrielles inclusives… », a affirmé Abdalla Hamdok qui expliquait par ailleurs que «…les émissions de carbone peu importantes par l’Afrique, s’ajoutant à ses abondantes réserves de ressources naturelles lui offre une occasion unique d’adopter la croissance verte comme modèle de développement économique ».