Yaoundé, 17 déc. 2018 (CEA) – La diversification économique est la condition sine qua non pour rompre avec les cycles de fluctuations dans les pays de l’Afrique Centrale.
Tel est l’axe principal des messages issus d’un débat de haut-niveau tenu récemment à Yaoundé, au Cameroun qui a couronné les activités marquant la célébration du 60ème anniversaire de la Commission Économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) dans la sous-région de l’Afrique Centrale.
L’événement a été caractérisé par des félicitations à l’endroit de la CEA pour ses divers rapports et services consultatifs sur les politiques et pratiques de développement dans un contexte marqué par des appels incessants de la Commission à accompagner les États membres dans la mise en application des recommandations de sa gamme variée de produits du savoir fondés sur les données factuelles tout en intensifiant les services consultatifs offerts aux pays relativement à leurs défis actuels en matière de développement.
« La clé se trouve dans l’approche à la mise en œuvre des brillantes idées découlant des études réalisées par la CEA », a déclaré Louis-Paul Motaze, Ministre des Finances du Cameroun.
« À la CEA, nous accordons une attention soutenue à cet appel », a déclaré avec enthousiasme Antonio Pedro, Directeur du Bureau Sous-régional de la Commission pour l’Afrique Centrale (basé à Yaoundé depuis 1962), aussi tôt après le débat à l’Hôtel Hilton de Yaoundé.
« Nous travaillons déjà dans ce sens du moment où nous assistons le Tchad, la Guinée Équatoriale, le Cameroun et le Congo dans la formulation de leurs différentes stratégies de diversification économique. Toutefois, cette initiative doit être renforcée afin que nous puissions répondre aux attentes des États membres dans la sous-région », a ajouté Pedro.
D’après le Ministre Délégué auprès du Ministre de l’Économie, de la planification et de l’aménagement du territoire du Cameroun, – Paul Tasong qui a présidé le colloque organisé à l’occasion de l’anniversaire, la CEA a pleinement joué son rôle de plateforme panafricaine de réflexion en termes de perfectionnement et d’harmonisation des politiques macroéconomiques pour le développement.
« L’établissement de rapport entre nos plans de développement national et l’Agenda 2030 des Nations Unies et l’Agenda 2063 de l’Union Africaine, et l’harmonisation des politiques commerciales sont les éléments de coopération avec la CEA qui retiennent particulièrement mon attention», a affirmé le Ministre.
Le Ministre Tasong s’est interrogé, par la suite, sur la possibilité de copier les modèles de diversification économique et d’industrialisation qui ont fait leurs preuves ailleurs et de les adapter au contexte local.
À cet effet, Antonio Pedro de la CEA a déclaré que seules les études diagnostiques adéquates de la situation qui prévaut dans chaque économie détermineront l’approche à adopter tout en ajoutant que les pays devraient capitaliser sur leurs dotations initiales/avantages comparatifs pour gravir les échelons des chaines de valeur mondiales.
Pour ce faire, « il me semble en effet primordial de doter notre jeunesse ses qualifications pour accompagner les investissements dédiés à l’industrialisation », a déclaré M. Shey Jones Yembe, Commissaire en charge du département des Infrastructures et du développement durable de la Commission de la CEMAC, intervenu au colloque en qualité de représentant du Président de la Commission, Pr Daniel Ona Ondo, tout en réitérant les félicitations à l’endroit de la CEA pour son travail dans la sous-région.
Il a déploré le fait qu’au cours des 60 dernières années la contribution du secteur manufacturier au PIB cumulé des économies des pays de la CEMAC (Cameroun, Tchad, République Centrafricaine, Congo, Gabon et Guinée Équatoriale) n’a jamais franchi la barre des 7%. Par ailleurs, il a émis le vœu que davantage de rencontres fréquentes avec le Bureau de la CEA pour l’Afrique Centrale puissent aider la Commission de la CEMAC à trouver des solutions adaptées à ce problème et à d’autres questions.
La proposition de rencontres régulières entre la CEA et les Commissions économiques régionales (CER) de l’Afrique Centrale a été saluée par le Représentant de la Commission de l’Union Africaine au Cameroun– M. Gerard Mezui M’Ella qui a plaidé pour une approche plus structurée, plus pragmatique et plus opérationnelle dans le cadre de la collaboration entre ces institutions et les États membres de l’Afrique Centrale.
À la question de savoir si le Fonds monétaire international (FMI) voudrait que les pays de l’Afrique Centrale (avec lesquels il exécute des programmes de financement en cours liés à l’examen des performances macroéconomiques) maintiennent la discipline budgétaire et réalisent en même temps la transformation structurelle qui est cruciale pour la stabilisation de ces économies, le Représentant-Résident du Fonds au Cameroun, M. Fabien Nsengiyumva a été formel :
« Au FMI, nous sommes devenus de plus en plus pragmatiques », a-t-il déclaré tout en relevant que le programme en cours entre le Fonds et les pays de la CEMAC est doté d’un pilier axé sur la diversification économique et met un accent particulier sur l’amélioration des infrastructures et du climat des affaires.
Antonio Pedro de la CEA a salué cette nouvelle perspective en affirmant que « ceci nous offre la possibilité de travailler en plus étroite collaboration avec le FMI dans la recherche de l’équilibre de l’impératif de rétablissement de la stabilité macroéconomique en guise de mesure à long terme dans la région, tout en poursuivant l’objectif de diversification économique et d’industrialisation à plus long terme ».
Dans le même temps, M. Mamadou Malick Bal, Chargé des Affaires économiques à la CEA dont l’exposé structuré autour du thème « Enjeux, opportunités et défis de la diversification économique en Afrique Centrale » a lancé le débat, a insisté sur le leadership public efficient, le développement des infrastructures et du capital humain, la gouvernance et le financement comme étant les piliers indispensables à la diversification et à l’industrialisation dans la sous-région.
Les pays de l’Afrique Centrale ont été invités à doubler le niveau du commerce intra-régional pour atteindre le cap de 5 % au moins au cours des cinq prochaines années. En effet, cette cible peut être atteinte rapidement grâce à l’élimination des obstacles tarifaires et non-tarifaires au commerce et à la collaboration en termes de maximisation des avantages comparatifs des produits et services et d’intensification des activités liées à l’industrialisation.
Le Bureau sous-régional de la CEA à Yaoundé accompagnera les États dans ce processus, en particulier en termes de formulation et de perfectionnement de leurs stratégies d’intégration dans la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) et ce qui concerne l’initiative du Plan d’action pour l’intensification du commerce intra-africain.
À cet égard, et grâce l’accord de contribution avec l’Union Européenne, le Bureau a assuré la formation de plus de 200 experts en provenance des administrations nationales et du secteur privé du Gabon, du Cameroun, du Tchad, du Congo et de la République Démocratique du Congo sur les instruments pertinents d’accès au commerce et au marché pour leur permettre de tirer pleinement profit du régime tarifaire préférentiel harmonisé CEEAC-CEMAC. Cet accompagnement sera étendu aux autres pays de la sous-région en temps voulu.
Au rang des activités marquant les festivités relatives au 60ème anniversaire de la CEA en Afrique Centrale, figuraient un rite de partage du gâteau d’anniversaire et une cérémonie au cours de laquelle le Ministre Paul Tasong a dévoilé deux nouveaux monolithes du Bureau sis à Rue 3 069 au Quartier du Lac à Yaoundé.
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